Dans la dèche à Paris et à Londres - ORWELL George

Couverture Dans la dèche à Paris et à LondresDans la dèche à Paris et à Londres est, avant même 1984 et Hommage à la Catalogne, le plus grand de tous les livres d'Orwell qui écrivait pour sa part : C'est un récit bien banal et j'espère qu'on lui reconnaîtra à tout le moins les mérites qu'on reconnaît d'ordinaire à un journal de voyages. Je puis encore ajouter ceci : Voilà le monde qui vous attend si vous vous trouvez un jour sans le sou. Ce monde, je veux un jour l'explorer plus complètement. J'aimerais connaître des hommes comme Mario, Paddy ou Bill le mendiant non plus au hasard des rencontres, mais intimement. J'aimerais comprendre ce qui se passe réellement dans l'âme des plongeurs, des trimardeurs et des dormeurs de l'Embankment. Car j'ai conscience d'avoir tout au plus soulevé un coin du voile dont se couvre la misère.

Biographie de l'auteur

George Orwell, (1903-1950) de son vrai nom Eric Arthur Blair, est écrivain anglais.
Fils d'un fonctionnaire de l'administration des Indes chargé de la Régie de l'opium, il obtient une bourse au Collège d'Eton, la plus réputée des public schools, où il étudie de 1917 à 1921. En 1922, il choisit une carrière militaire afin de repartir en Orient mais son expérience de sergent en Birmanie va le confronter à la bestialité de l’impérialisme britannique et il démissionne en 1927. Il décide alors de se dévouer à l’écriture.
Il vit de petits métiers, à Londres et à Paris (1928), sa santé se dégrade suite à une pneumonie mais il parvient à publier quelques romans dont un livre autobiographique "Dans la dèche à Paris et à Londres" (1933). C'est à cette occasion qu'il prend le pseudonyme de George Orwell.
En 1935, il rencontre Eileen O'Shaughnessy, qu'il épouse en juin 1936. La même année, Orwell, avec sa femme, part en Espagne, avec l’idée d’écrire sur la guerre civile mais aussi de prendre part aux combats contre Franco. Blessé par balle à la gorge, il retourne à Londres et publie "Hommage à la Catalogne" ("Homage to Catalonia", 1938), témoignage de son engagement dans les rangs du POUM (Parti Ouvrier d’Unification Marxiste), liquidé par les Staliniens.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il devient producteur à la BBC (1941-1943), puis directeur des pages littéraires de l'hebdomadaire de la gauche travailliste "The Tribune" et se lance dans l’écriture de "La Ferme des animaux" (1945), fable satirique qui dénonce le stalinisme. En 1945 toujours, Orwell, qui a démissionné de son poste au Tribune, devient envoyé spécial de "The Observer" en France et en Allemagne, où il est chargé de commenter la vie politique. Il est à Cologne, en mars, lorsqu'il apprend que sa femme, atteinte d'un cancer, vient de mourir.
Il rentre à Londres et entame la rédaction de ce qui allait devenir son œuvre la plus célèbre : "1984". En parallèle, à partir d'août 1945, il devient vice-président du "Freedom Defense Committee".
Il publie "1984" (1949), qu'il a achevé à la fin de l'année précédente. Il épouse en secondes noces Sonia Brownell le 13 octobre, alors que, gravement malade de la tuberculose, il est admis le mois précédent à l'University College Hospital de Londres.
Richard Blair (1944), son fils adoptif est héritier des droits d'auteur de "1984".

Date première édition: mars 1933

Editeur: 10-18

Genre: Biographie , Roman

Mots clés :

Notre avis : 8 / 10 (1 note)

Enregistré le: 29 juillet 2020



Gislaine
Appréciation de lecture
Dans la dèche à Paris et à Londres
Appréciation : 8 / 10
Commentaire #1 du : 12 août 2020
Avant d'être un écrivain mondialement connu, George Orwel a vécu misérablement. C'est de qu'il raconte dans son roman : la dèche à Paris dans les années 20 et aussi à Londres, en y ajoutant une fine analyse de la situation et quelques pistes pour améliorer la dure condition de ces braves gens sans le sou.

A Paris, après avoir mis toutes ses affaires au clou, il finit par trouver un emploi de plongeur dans un grand hôtel : hélas, les conditions de travail sont insupportables.
Puis à Londres, il devient chemineau (mot vieilli pour dire celui qui chemine, synonyme de vagabond ou SDF). La mendicité étant interdite, tous ces miséreux vont dormir gratuitement dans des asiles de nuit. Une seule nuit n'est accordée, donc au petit matin, ils marchent une vingtaine de kilomètres pour trouver le prochain hébergement.

Ce roman-reportage est un état de lieux sans complaisance ni voyeurisme.

Extraits :
Je pense qu’on devrait commencer par dire que le plongeur est un des esclaves du monde moderne. Non qu’il y ait moindrement besoin de se lamenter sur lui, car il est mieux loti que beaucoup d’ouvriers, encore qu’il ne soit pas plus libre que s’il était acheté et vendu. Son travail est servile et sans art ; il est payé juste assez pour se maintenir en vie ; être renvoyé fait ses seules vacances.

En ce moment, il y a des hommes titulaires d’un diplôme universitaire qui nettoient des assiettes pendant dix ou quinze heures par jour à Paris. .../... ils ont tout simplement été piégés par une routine qui rend impossible de penser. Si les plongeurs pensaient après tout, ils auraient depuis longtemps formé un syndicat et se seraient mis en grève pour un meilleur traitement. Mais ils ne pensent pas, parce qu’ils n’ont pas de loisir pour cela ; leur vie a fait d’eux des esclaves.

Ecrire un avis de lecture

  • Les champs obligatoires sont marqués avec une *.

Si vous avez des difficultés à lire le code, cliquer sur le code lui-même pour en générer un nouveau.
Recopier le code de sécurité :