Les hommes aussi ont besoin d'amour - LERIADEC Yves

Couverture Les hommes aussi ont besoin d'amour

Il ne devrait pas. Mais il le fait. La cinquième, en plein Paris. N'importe quoi. Vite. Beaucoup trop vite. Il fonce dans les rues désertes de la nuit. File sur les quais, snobe la tour Eiffel embrumée, remonte vers l'Etoile. Ne traverse pas la place, la transperce. D'un coup. Tout droit. D'une avenue à l'autre. Et continue sa course folle vers les Ternes, ignorant le parc Monceau pour mieux se ruer sur les Batignolles qu'il pénètre par une rue étroite. Obligé de ralentir. Arrêt violent sur un bateau. Il claque la portière, court vers un porche, appuie fébrilement sur l'interphone, reprend son souffle. Attente. Longue. Trop longue. On lui ouvre. Enfin. Il pousse la lourde porte, file au fond de la cour, grimpe l'escalier C quatre à quatre, perd son écharpe, s'arrête pour la ramasser, reprend sa course, arrive au sixième, ne s'essuie pas sur le paillasson et sonne.

Biographie de l’auteur

Premier roman.

Date première édition: septembre 2007

Editeur: Gallimard

Genre: Nouvelle

Mots clés :

Notre avis : 7.50 / 10 (4 notes)

Enregistré le: 01 décembre 2009



Astrid
Appréciation de lecture
Les hommes aussi ont besoin d'amour
Appréciation : 8 / 10
Commentaire #4 du : 25 mai 2010
j'ai beaucoup aimé ce recueil de nouvelles, chacune évoque un personnage différent mais toujours un homme, à différents âges de la vie. Avec beaucoup de finesse et d'humour, L'auteur nous fait découvrir une sensibilité masculine inattendue mais finalement si évidente.
A lire et à relire !
calou
Appréciation de lecture
Les hommes aussi ont besoin d'amour
Appréciation : 8 / 10
Commentaire #3 du : 31 mars 2010
Yves Lériadec s’est d’abord consacré à la poésie avant de s’orienter vers la nouvelle. Il s’agit de son premier recueil. Il anime par ailleurs des ateliers d’écriture.

5 de ses nouvelles ont été primées dans des concours, dans ce recueil qui en compte 13. La nouvelle est un texte court avec peu de personnages et dont la chute est inattendue.

Les nouvelles d’Yves Lériadec tiennent leurs promesses : l’écriture est belle, rafraîchissante, pleine d’humour et le point de vue des hommes (petit et grand) sur les sentiments est très intéressant. J’ai particulièrement aimé les nouvelles : Tendresse et le sourire de Louise.

Je vous recommande ce petit bijou de fraîcheur.
Gislaine
Appréciation de lecture
Les hommes aussi ont besoin d'amour
Appréciation : 7 / 10
Commentaire #2 du : 08 février 2010
Beaucoup d'amour et de sensibilité dans ces 13 nouvelles qui mettent en scène un enfant, un adolescent ou un adulte, et qui renvoient à certains non-dits de la gente masculine.

Belle écriture.

J'ai adoré la dernière : Passer le permis ... (de vivre) !
Frédéric
Appréciation de lecture
Les hommes aussi ont besoin d'amour
Appréciation : 7 / 10
Commentaire #1 du : 27 janvier 2010
Les bras tendus
Résumé :
Un homme traverse en trombe, Paris endormi. Il accourt au chevet de sa mère malade, peut-être mourante. Un œdème pulmonaire la menace dangereusement.

Mon avis :
Dans un style lapidaire, dépouillé et étant malgré tout, riche en images, Yves Lériadec aborde cet aspect de la vie qui fait que les rôles de protecteurs/protégés, enfants/parents, ont tendance à l’inversion au gré de l’avancée en la vieillesse.


Petites affaires à marée basse.
Résumé :
Lors d’une partie de pêche sur l’estran, un enfant assiste à une énième dispute de ses parents. Il se doit alors, de tenir le cap, de ne rien montrer de son désarroi, de ne rien laisser paraître de son être lézardé, fissuré des altercations successives de sa parentèle.

Mon avis :
L’auteur relate le fait sensible, de l’enfance bien souvent abîmée en l’étau égoïste des histoires de grands.


Garçon d’honneur :
Résumé :
Afin de faire plaisir à son parrain qui convole, un jeune garçon se voit attribuer le rôle de garçon d’honneur. Il ne sait absolument pas ce que c’est et perçoit d’un mauvais œil de devoir porter cette infâme culotte anglaise qui le gratte tant.

Mon avis :
Voici une truculente nouvelle qui est une belle photographie d’instants de vie pittoresques, où la banalité d’une scène, vue et vécue via le regard de l’enfance, peut paraître tout à coup féerique.

Pétillant comme un bon champagne.


Roulez jeunesse !
Résumé :
Un homme fonce dans sa vie, au sens propre comme au figuré. Belles voitures, belles femmes, belle carrières…
Mais le jour du grain de sable est arrivé…

Mon avis :
Certaines personnes ne tirent jamais la moindre leçon des expériences vécues. Quoi qu’il puisse advenir, jamais ils ne se remettent en cause. Ils ne prêtent pas attention aux dommages collatéraux, ils ne considèrent jamais le mal qu’ils peuvent procurer à l’entour. Ils ne pensent pas ou alors très mal ! Ils reproduisent encore et toujours les mêmes erreurs, tombent toujours immanquablement dans les mêmes ornières, en un cercle vicieux, tournant en boucle jusqu’à la culbute finale.


Tendresse.
Résumé :
Un enfant ne cesse de mitrailler ses parents avec l’appareil photo qu’il reçut en cadeau récemment.

Mon avis :
Cette nouvelle possède l’originalité de n’être qu’un dialogue, tout du long ; celui de la mère qui répond évasivement, superficiellement aux questions de son fils en souffrance. Ce dernier aimerait saisir pourquoi l’amour et la tendresse ne semblent pas trouver leur place en leur foyer, entre les tâches du quotidien et le paraître à fourbir sans cesse, afin de donner le change aux voisins, de faire bien auprès de la société.


Consoler Maria.
Résumé :
Des jeunes gens sortent du cinéma. Les plus grands, un garçon et une fille, profitent de ce que le cadet ne s’endorme sur la plage, pour s’éloigner du côté du remblai…

Mon avis :
Le temps qui défile prestement parvient parfois à nous livrer le sentiment étrange, d’apporter réponses à certaines questions, avant que de n’avoir terminé de nous les poser vraiment.


Necker by night.
Résumé:
Un homme rend visite à sa sœur agonisant à l’hôpital. Le mari s’efface afin de leur laisser le loisir de pouvoir se dire tout ce qu’ils n’ont jamais pris le temps de se dire…

Mon avis :
En cette nouvelle, l’auteur aborde avec puissance et sobriété, l’attitude adoptée parfois devant la mort ; même lors d’un adieu, il s’avère difficile de tomber les masques.


Le sourire de Louise.
Résumé :
Une vieille dame, Louise, habite un appartement devant revenir par succession, à un jeune homme. Mais voilà, Louise vient de fêter ses 70 ans. Elle ne peut être chassée du logement…

Mon avis :
La vie et ses arcanes insondables, enchevêtrées, emmêlées, font qu’il est ardu de prédire de quoi demain sera fait, de parier sur un avenir devant se dérouler au millimètre près, surtout quand la chance ne tient pas à se placer du côté escompté.


Maman voulait.
Résumé :
Un couple déçu son existence, projette tous ses espoirs sur l’enfant unique en étant issu. L’enfant se doit de devenir ambassadeur. Les parents organisent tout en leur vie, en ce sens…

Mon avis :
Rien n’est pire en l’existence que de s’efforcer à endosser un costume qui n’est pas le sien, qui n’est pas taillé à sa mesure.
Tout aussi magnifique ce costume puisse-t-il être, il vêtira alors un prisonnier.


Les pages arrachées.
Résumé :
A la mort de leur mère, deux femmes cherchent frénétiquement un livre noir lui ayant appartenu. Ce livre recèlerait des secrets de famille ne devant pas tomber entre toutes les mains…

Mon avis :
Mais que recèle donc ce fameux livre ?
De questionnements en interrogations des protagonistes, le lecteur ; à l’instar des membres de cette famille, se laisse saisir par la curiosité et ce, jusqu’à la dernière ligne.


La trajectoire.
Résumé :
Un petit garçon vit une victoire importante ; il vient de gagner un calot, à la récré…

Mon avis :
La confrontation de l'enfance à l’échelle de valeur du monde adulte, génère une foultitude d’incompréhensions.


Rosa, Rosa, Rosam.
Résumé :
Un PDG à la carrière florissante, se voit invité à une réunion d’anciens élèves, organisée par son lycée. Commence pour lui, une plongée dans le passé…

Mon avis :
Il est des rencontres qui revêtent une importance capitale dans l’existence. Elles peuvent nous orienter, nous façonner, nous structurer, faire de nous, ou bien sérieusement contribuer à faire de nous, les adultes que nous sommes alors devenus.

A l’instar de nos racines, il est bon de ne pas les oublier.


Passer le permis.
Résumé :
Un homme cherche vainement, avec un acharnement exemplaire, à passer son permis… de vivre.

Mon avis :
En cette dernière nouvelle, l’auteur démontre par l’absurde, la nécessité de prendre son existence à bras le corps, de vivre ses passions, de suivre SA voie ; alors, à cette condition, on peut s’estimer être vivant.
Dernière édition : 01 février 2010, 22:54:56 par moderateur  

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