Juste après la vague - COLLETTE Sandrine

Couverture Juste après la vague

Une petite barque, seule sur l'océan en furie. Trois enfants isolés sur une île mangée par les flots. Un combat inouï pour la survie d'une famille. Il y a six jours, un volcan s'est effondré dans l'océan, soulevant une vague titanesque, et le monde a disparu autour de Louie, de ses parents et de ses huit frères et soeurs. Leur maison, perchée sur un sommet, a tenu bon. Alentour, à perte de vue, il n'y a plus qu'une étendue d'eau argentée. Une eau secouée de tempêtes violentes, comme des soubresauts de rage. Depuis six jours, ils espèrent voir arriver des secours, car la nourriture se raréfie. Seuls des débris et des corps gonflés approchent de leur île. Et l'eau recommence à monter. Les parents comprennent qu'il faut partir vers les hautes terres, là où ils trouveront de l'aide. Mais sur leur barque, il n'y a pas de place pour tous. Il va falloir choisir entre les enfants. Une histoire terrifiante qui évoque les choix impossibles, ceux qui déchirent à jamais. Et aussi un roman bouleversant qui raconte la résilience, l'amour, et tous ces liens invisibles mais si forts qui soudent une famille.

 Biographie de l'auteur

Sandrine Collette, née en 1970, passe un bac littéraire puis un master en philosophie et un doctorat en science politique. Elle devient chargée de cours à l'Université de Nanterre, travaille à mi-temps comme consultante dans un bureau de conseil en ressources humaines et restaure des maisons en Champagne puis dans le Morvan.
Elle décide de composer une fiction "Des nœuds d'acier", publié en 2013. Ce 1er roman rencontre un vif succès et obtient le Grand Prix de littérature policière ainsi que le Prix littéraire des lycéens et apprentis de Bourgogne.
En 2014, elle publie son second roman "Un vent de cendres" (chez Denoël) qui revisite le conte La Belle et la Bête.
Devenue l'un des grands noms du thriller français, une fois encore, elle montre son savoir-faire imparable dans "Six fourmis blanches" (2015)."Il reste la poussière" (2016) obtient le Prix Landerneau du polar. En 2017 paraît "Les larmes noires sur la terre".
Sandrine Collette partage son temps entre la région parisienne et son élevage de chevaux dans le Morvan.

Date première édition: janvier 2018

Editeur: Denoel

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 7 / 10 (3 notes)

Enregistré le: 23 novembre 2018



Michel-Henri
Appréciation de lecture
Juste après la vague
Appréciation : 6 / 10
Commentaire #3 du : 06 mars 2019
Ce roman d’anticipation surfe sur la vague du réchauffement climatique. En fait la montée des eaux ici est due à autre chose, c’est l’effondrement d’un volcan qui provoque le cataclysme. Et il ne s’agit pas seulement d’un raz de marée gigantesque mais d’un bouleversement de tous les équilibres, le temps en est tout chamboulé, les orages succèdent aux orages et les quelques rescapés, à l’intérieur des terres car on suppose que tous ceux qui vivaient près des côtes sont morts, se demandent s’ils sont les seuls survivants sur leur bout de colline. Pour combien de temps ? Car l’eau continue de monter. La force de ce livre c’est bien de doter d’une vraie personnalité les forces de la nature. L’océan devient un personnage à part entière de l’intrigue. C'est un être maléfique doué d’une volonté propre, en l’occurrence détruire ce qui reste des êtres terrestres dans ce qui est devenu son domaine. Comme dans Moby Dick l’auteure avec une certaine subtilité donne à penser que ce sont peut-être les personnages qui construisent le mythe et le font vivre.
La construction du livre est assez équilibrée mais j’ai eu plus de mal avec le style. La technique consistant à supprimer le pronom personnel dans la phrase pour donner plus d’allant – plus d’haletant – au récit est certes efficace mais un peu trop systématique à mon goût. D’autre part les scènes de paniques sont un peu trop outrés, un peu répétitives aussi les descriptions des affres des parents.
Quant au récit lui-même… On fini quand même par se dire que ce n’est pas trop crédible pour une petite barque de résister à moult tempêtes sans jamais se renverser une seule fois et comme le dit Louie le sort s’acharne quand même particulièrement sur eux et en même temps, au final, il n’y a que deux morts. Vu les circonstances c’est presque incroyable !
Pour terminer je dirais qu’à vouloir en faire un trop on fini par lasser même si l’idée de départ sur le choix cornélien de devoir abandonner certains de ses enfants était excellente.

Citation :
« Louie avait une jambe torse, Perrine un œil aveugle, et Noé, à huit ans faisait la taille d'un enfant de cinq ans. Avant eux, Liam et Mattéo étaient beaux et bien bâtis; après eux, les quatre petites sœurs n'avaient pas le moindre défaut. Mais eux, donc.
Trois ratés. Peut-être, n'y avait-il pas d'explication. »

« Cette nuit-là, ils auraient voulu l’oublier, depuis les parents jusqu’au bébé, cette nuit qui avait laissé la maison suintante d’eau et les esprits pleins d’une épouvante inextinguible, l’océan se glissant partout, sa langue entraînant sur son passage tout ce qu’elle pouvait emporter, tout ce qu’elle pouvait détacher, et déchirer, et ramener avec elle au cœur des flots dont rien ne reviendrait jamais. À l’aube suivante, où que porte leur regard, il glissait sur une étendue grise, bleue ou verte, des herbes perçant la surface là où il n’y avait sans doute qu’un pied ou deux de profondeur – rien sur le reste. De l’eau à croire que l’on était en pleine mer, et c’était devenu une mer en effet, avec de rares îles qui émergeaient encore, là où, quelques heures plus tôt, se tenait le monde. »
Marie-Claire
Appréciation de lecture
Juste après la vague
Appréciation : 7 / 10
Commentaire #2 du : 23 février 2019
Roman très sombre , post-apocalyptique qui nous fait réfléchir à la fois sur les bouleversements climatiques et sur les liens familiaux dans ces situations extrêmes.
« La mer a recouvert de nouvelles terres et les niveaux sont toujours plus hauts », le roman raconte l’histoire d’une famille qui doit faire un choix cornélien : quels enfants les parents doivent-ils sauver ?
On suit donc l’épopée de ceux qui sont partis en barque à la recherche des hautes terres , bravant de multiples dangers tandis que ceux qui sont restés -trois enfants – affrontent avec courage et astuce la mer qui monte de plus en plus et menace de les engloutir. Pour moi, c’est le point faible du roman , ces jeunes enfants dont le plus âgé a onze ans, semblent bien mûrs ,bien ingénieux et habiles et cela me semble peu vraisemblable.
Ceci dit, c’est un roman bien écrit avec un style parfois abrupt qui construit une atmosphère oppressante, celle de notre avenir ?
MB
Appréciation de lecture
Juste après la vague
Appréciation : 8 / 10
Commentaire #1 du : 29 novembre 2018
Comment raconter cette violente, étrange, intense aventure humaine dans un monde réduit à l'EAU qui cerne de
toutes parts, après une catastrophe écologique ?



Le lecteur est avec les parents et six des enfants, (sauf trois laissés au domicile faute de place), unis et ballotés par la barque, fragile fétu à la merci des éléments déchaînés, des dangers sous-marins, du manque criant de nourriture, perdue au milieu d'une mer inhospitalière, dans le chagrin, la résignation, l'amertume, la soif, la terreur, le souvenir !
extrait : "...elle a juste perçu le très léger déchirement à l'intérieur jusque dans les vibrations de son corps, une partie sur le bateau avec 6 enfants, une partie qui reste sur l'île avec les 3 autres...EUX, là-bas, dans quelques heures auront appris qu'ils sont seuls..."

Le père est face au danger : extrait : "la vague, levée tel un monstre liquide, lui avait arraché un cri de terreur,. Elle avait obscurci le ciel à des kilomètres de lui, ouvert une gueule béante et s'était lancée à l'assaut du monde, des hommes et des bêtes".

Le style est souvent abrupt, sans sujet, comme si l'économie des mots accompagnait le roulis de l'embarcation
extrait : "...n'a plus de force, de toute façon"...

Pour le lecteur l'angoisse croît au fil des jours et nuits d'une navigation hasardeuse ; il partage les péripéties, les dangers, admire le courage stupéfiant, le dépassement de soi des membres de la famille soumis à la terreur face aux éléments incontrôlables de cette catastrophe climatique -qui nous conduit à réfléchir-

Pendant ce temps les trois enfants laissés dans la maison qui commence à être un danger ressentent :

extrait : "l'étrange climat que le grand raz-de-marée leur a imposé, avec ces orages incessants, ce ciel qui vire et tourneboule...A la surface de l'eau, ça se creuse, ça prépare des trous et des tourbillons noirs, et où qu'ils regardent, la mer se ramasse sur elle-même, gronde, se hisse en rouleaux houleux qui se forment au loin, avancent dans l'écume et les font se réfugier à l'étage".


Encore un extrait montrant les épreuves de la navigation : "des jours de peur et de douleur, à surveiller la mer, à trembler devant les tempêtes, à se faire saigner les mains à cause des rames qu'il faut tenir du matin au soir, à échapper aux pièges, des jours à douter, à pleurer en silence, pour ne pas effrayer les autres. Des jours qui durent des siècles".


La reconstruction familiale se fera mais dans le temps, mêlée aux doutes, au chagrin et au souvenir des épreuves et des pertes

Roman intéressant qui donne envie de connaître mieux cet auteur

Cet état de catastrophe m'a rappelé "LA ROUTE" de Cormac Mc Carthy

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