Manhattan people - BOLLEN Christopher

Couverture Manhattan people

Comme la plupart des New-Yorkais, Joseph Guiteau n’est pas né à Manhattan. Originaire de l’Ohio, il est venu y bâtir sa carrière d’acteur 15 années auparavant. À l’aube de ses 34 ans, son visage n’est apparu que dans des spots publicitaires. Pourtant, ce constat d’échec importe peu au vu d’un secret douloureux : une malédiction familiale frappe tous les hommes du clan Guiteau à l’âge de 34 ans…
Face à ce compte à rebours anxiogène, autour de Joseph, tout semble soudain malicieux. Sa nouvelle compagne grecque lui impose de l’épouser pour obtenir une green card ; son meilleur ami William, comédien raté et destructeur, le soupçonne de décrocher des rôles derrière son dos ; et une veuve fortunée traque Joseph pour qu’il incarne le rôle de son mari assassiné.
Entre malaise et ambition, mortalité et exode, un tourbillon étourdissant émane des nombreux New-Yorkais d’adoption croisés dans ce premier roman. Manhattan y incarne le théâtre de toutes les désillusions face au grand rêve américain. Une fresque des temps modernes dévoilant l’élan de survie nécessaire aux Manhattan People d’aujourd’hui.

Biographie de l'auteur

Christopher Bollen, né en 1975, est une figure phare de la scène culturelle new-yorkaise. Il est diplômé Phi Beta Kappa au Columbia College de l'Université Columbia en 1998. Ancien rédacteur en chef de "V Magazine", il a été, de 2008 à 2009, le rédacteur en chef du magazine "Interview" où il est actuellement editor-at-large.
Il signe aussi très régulièrement des critiques d’art et de littérature dans The New York Times, Artforum, New York Magazine et The Believer.
Il a publié son premier roman, "Manhattan People" (Lightning People), en 2011. Suivra, en 2015, "Long Island".
Christopher Bollen vit à New York.

Date première édition: janvier 2011

Editeur: Calmann-Lévy

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 8 / 10 (1 note)

Enregistré le: 19 novembre 2018



MB
Appréciation de lecture
Manhattan people
Appréciation : 8 / 10
Commentaire #1 du : 20 novembre 2018
Ce livre est dense (533 pages) et nous suivons dans New-York -après l'effondrement des tours jumelles- le parcours de quelques hommes et femmes venus d'ailleurs et qui tentent avec plus ou moins de bonheur de se faire une place ce qui n'est pas gagné !

Les divers protagonistes sont : Joseph, Delphine, William, Madi, Raj, Quinn, Aleksandra
et quelques satellites

Joseph (qui croit à une malédiction touchant les hommes de sa famille à 34 ans) et William courent tous deux le cachet pour apparaître dans des publicités -à défaut d'autre chose-
Ce qui m'a dérangée est le fait que l'un et l'autre peuvent être vus comme les deux faces d'un même individu :

- l'un Joseph bon et attentionné,

- l'autre William plutôt opportuniste, minable, cynique !
extrait : 'je te parle en tant qu'ami. La plus grande erreur de ma vie a été de me laiser emballer par quelques mois de baise correcte et de restos gratuits. J'avais fait le calcul. Jennifer était pleine aux as. J'avais quoi, deux cents dollars à la banque ? Bien sûr que j'ai signé un contrat de mariage

extrait : 'William se souvenait très bien de sa première rencontre avec Joseph, de la rapidité avec laquelle il était devenu son confident -et surtout, son rival.'

Delphine venue de Grèce épouse Joseph pour obtenir des papiers (mais pas uniquement),

Madi et son frère Raj à la fois d'origine blanche et indienne cherchent leur place dans cette mégapole

Quinn est malade mais accepte l'intrusion de William le manipulateur dans sa vie

Aleksandra veuve fortunée perturbe Joseph en lui racontant son histoire personnelle

Chacun apporte sa touche à l'édifice mais qui sortira vainqueur ? Beaucoup sont désenchantés

extrait : (pensées de Delphine) 'c'était cette luminosité qui l'avait attirée à New-York, elle et tous les nouveaux venus papillonnant autour du même soleil. Mais que s'était-il passé quand ses yeux avaient fini par s'habituer à la lumière ? ...Ne serait-ce pas un soulagement si une tornade déferlait dans Manhattan pour emporter toute la saleté sur son passage ? Ne serait-ce pas merveilleux si un raz-de-marée nettoyait les vitres et les rues ? ...il lui semblait entendre le message de la ville dans l'air qui sifflait autour de ses oreilles :" je ne t'ai jamais fait aucune promesse. Si c'est trop pour toi, tu n'as qu'à t'en aller."'


Cet ouvrage dérangeant est utile car il nous conduit à réfléchir aux divers personnages dont les trajectoires sont liées

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