Les Mouches d'automne - NEMIROVSKY Irène

Couverture Les Mouches d'automne ; La Niania ; Naissance d'une révolution

Tatiana Ivanovna a consacré sa vie entière à ses maîtres, les Karine, qu'elle a vus naître et grandir. Lorsque la révolution russe les chasse de leur domaine, elle les suit jusqu'à Odessa d'abord, puis jusqu'à Paris, dans ce petit appartement du quartier des Ternes, où les exilés tournent en rond comme les mouches d'automne... Avec un art consommé de la touche infime, de la progression insensible, qui évoque l'influence de Tchekhov, ce roman peint les désarrois et les nostalgies de ces survivants d'un monde perdu.

Cette nouvelle édition du chef-d'oeuvre d'Irène Némirovsky comprend, publiés pour la première fois en volume, " La Niania ", nouvelle qui est l'embryon des Mouches d'automne, et " Naissance d'une révolution ", où Irène Némirovsky relate un simulacre d'exécution dont elle avait été le témoin. L'horreur s'ajoute à la nostalgie chez ce grand écrivain du XXe siècle.

Biographie de l’auteur

Irène Némirovsky  est une romancière russe d'expression française. Elle est née en 1903  à Kiev (en Ukraine, alors dans l'Empire russe) et est morte en août 1942 à Auschwitz (territoire du Troisième Reich, aujourd'hui en Pologne). Auteur à succès dans la France des années 1930, oubliée après la Seconde Guerre mondiale et redécouverte dans les années 2000, elle est le seul écrivain à qui le prix Renaudot ait été décerné à titre posthume, en 2004, pour son roman inachevé Suite française.

Date première édition: janvier 1931

Editeur: Grasset

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 6 / 10 (2 notes)

Enregistré le: 08 septembre 2010



Michel-Henri
Appréciation de lecture
Les Mouches d'automne
Appréciation : 5 / 10
Commentaire #2 du : 22 mai 2010
Ce très court roman nous donne à voir les débuts de la révolution Russe et l’exil qui s’ensuit en se plaçant du côté des « Blancs ». Le point de vue serait somme toute, assez banal mais le narrateur nous décrit la situation à travers le regard de la « niania ». Ce n’est pas une paysanne illettrée mais c’est toujours une domestique et si elle peut se permettre quelques privautés face à ceux qu’elle a élevés au point d’être plus que leur mère, elle reste une servante.
Les conditions nouvelles dans l’exil qui gomment les cadres de la société aristocratique russe, vont défaire en particulier chez les plus jeunes les schémas mentaux mais nous voyons que la vieille gouvernante ne peut plus changer . elle reste la mémoire d’un monde disparu. Mais qui veut encore se souvenir ? Il semble que c’est sa mort et donc la disparition d’une mémoire vivante qui va permettre aux autres exilés de se dire que « l’époque est révolue ».
La façon dont ils pressentent sa prochaine disparition laisse entrevoir toutefois qu’ils ne se départiront jamais de leur mépris pour le peuple, de ce sentiment de caste qui a pourtant causé leur perte.

Dans le texte qui suit ce roman, Irène Némirovsky, tente de répondre à la question de savoir quand naît une révolution. A quel moment exact y a-t-il un basculement où les gens se disent que la Révolution a débuté ?
Là encore un point de vue original, celui d’une petite fille de la bonne société et d’où observe t-elle ce début des évènements ? De sa fenêtre. Nous pénétrons dans le monde des sensations. Il y a la foule abstraite et ces évènements tout aussi abstraits pour une fillette et puis surgissent le visage souriant d’une mère courage, des coups de feu, quelques soldats qui désertent . Enfin la scène finale nous permet de découvrir la révolution qui a vraiment débuté. Némirovsky ne porte jamais de jugement politique, elle nous laisse simplement entrevoir que derrière les péripéties de la révolution , les passions humaines vont se déchaîner et laisser libre-cours à la cruauté.
Gislaine
Appréciation de lecture
Les Mouches d'automne
Appréciation : 7 / 10
Commentaire #1 du : 26 mars 2010
Il y a beaucoup d'émotion, de nostalgie et certainement d'autobiographie dans ces petites nouvelles.

En 1918, toute la famille d'Irène Némirovsky fuit la Russie, emportant bijoux, argent et la Niania.
C'est la "bonne russe", la servante qui a élevé plusieurs générations, femme au grand cœur, simple et dévouée mais qui ne s'habituera pas à l'exil en France.

"Naissance d'une révolution" est un texte très court, qui analyse les prémices de la révolution russe, vue par une jeune fille. Excellent.

Ecrire un avis de lecture

  • Les champs obligatoires sont marqués avec une *.

Si vous avez des difficultés à lire le code, cliquer sur le code lui-même pour en générer un nouveau.
Recopier le code de sécurité :