Nous sommes à la lisière - LAMARCHE Caroline

Couverture Nous sommes à la lisière

Goncourt Nouvelle 2019 - Ces 9 nouvelles nous placent à la lisière de deux mondes, là où se croisent humains en déroute et animaux semi-sauvages. Chacun tente de rejoindre l'autre, mais l'on ne sait qui, de la bête ou de l'humain, est en quête de protection. De quel envol blessé la cane Frou-Frou est-elle le signe ? Un cheval nommé Mensonge peut-il emporter une enfant loin du monde mensonger des adultes ? Comment un rat, un écureuil, un hérisson exorcisent-ils la folie, le deuil ou simplement l'ennui ? Que deviendra le nid des fourmis Lin, Clet, Clément, Sixte, Corneille et Cyprien après le passage de joyeux promeneurs ? En quoi un chat errant, un papillon sur sa fin sont-ils les messagers de l'amour ? Au sommet d'un arbre fragilisé par les bouleversements climatiques, que signale le chant obstiné de Merlin ? Autant d'existences menacées, mais libres à leur manière. Autant d'alliances discrètes, toujours sur le qui-vive. Dans un monde à la lisière du chaos, Caroline Lamarche allie la simplicité narrative à une sauvagerie souterraine pour dire l'interdépendance de toutes les créatures vivantes.

Biographie de l'auteur

Caroline Lamarche est née en 1955 en Belgique. Écrivaine de langue française, elle a passé sa petite enfance en Espagne et son enfance en région parisienne. Ses ancêtres sont fabricants de fer et producteur de tabac. Licenciée en philologie romane, elle a enseigné à Liège et au Nigeria (après avoir épousé un aventureux qui l'a amené en Afrique) et vit actuellement à la périphérie de Bruxelles. Remarquée dès ses premiers textes (Prix Radio France Internationale et Prix de la Fureur de Lire pour ses premières nouvelles), elle a obtenu le Prix Rossel pour son roman, Le jour du chien (Minuit, 1996).
Elle est l'auteur de six romans parus chez Spengler, Minuit et Gallimard, de poèmes (Entre-deux / Twee vrouwen van twee kanten, avec Hilde Keteleer, éd. Fram), de nouvelles (J'ai cent ans, Le Serpent à Plumes), de pièces radiophoniques pour France-Culture et en Belgique (Prix SACD au Festival Phonurgia Nova, Arles 2003 pour L'autre langue), et de textes pour la scène (Théâtre du Festin, Montluçon, Paris).
Derniers titres parus : Carnets d'une soumise de province (Folio Gallimard, 2004), Voies Libres, avec le photographe Christian Carez (éditions du MET), le roman Karl et Lola (Gallimard, 2007) et le récit illustré La Barbière (Les Impressions Nouvelles, 2007) et un livre pour la jeunesse "Le Phoque" (éd. du Rouergue, 2008).

Date première édition: février 2019

Editeur: Gallimard

Genre: Nouvelle

Mots clés :

Notre avis : 9 / 10 (1 note)

Enregistré le: 20 décembre 2019



Michel-Henri
Appréciation de lecture
Nous sommes à la lisière
Appréciation : 9 / 10
Commentaire #1 du : 20 décembre 2019
Je me suis trompé en recopiant le titre du recueil. J’avais écrit : nous sommes lisière. Ce lapsus calami est significatif de ce que j’ai ressenti en lisant ces nouvelles. Non seulement l’auteure nous parle de la limite très fine entre le monde la conscience et le monde des émotions mais elle nous installe dans cette limite. Nous ne savons plus qui parle du narrateur ou de l’animal qui l’inspire. Bien plus, il ne s’agit plus d’êtres en particulier : hommes, animaux ou plantes. Tous deviennent les porte-voix de la nature, de son mystère, des mystérieuses interactions entre les êtres et entre les éléments.
Les personnages qui peuplent ces nouvelles apparaissent souvent en déphasage avec le monde ordinaire, avec le monde où ils sont contraint de vivre. La rencontre avec un animal va leur permettre d’accéder à l’autre monde celui de la vérité, de leur vérité. Les animaux ne sont plus alors que la métaphore de leur mal être ou de leur désir.
Ici point de lourdeur ni de verbiage, tout est traité avec délicatesse, poésie ; nous sommes dans l’allusif, le sous-entendu, le murmure à l’oreille du lecteur.
J’ai beaucoup apprécié la référence à Hokusai dans la dernière des nouvelles du recueil. Effectivement ces textes ne sont pas sans rapport avec l’esthétique japonaise. La nature, sa puissance évocatrice, la façon dont elle est suggérée, tout cela nous évoque un trait pur à l’encre de chine à peine rehaussé de pâles couleurs.

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