La Princesse de Clèves - La Fayette (Madame de)

Couverture La Princesse de ClèvesMadame de Clèves, jeune beauté parfaite en tout point, fait des débuts remarqués à la cour de la reine dauphine, belle-fille d'Henri II. Pour ce modèle de vertu, l'image de Diane de Poitiers plane tout au long du roman comme le contre-exemple absolu.
Mais sous des dehors innocents, la Princesse de Clèves, par sa faculté à analyser et à maîtriser ses sentiments, fait preuve d'une personnalité étonnante et rarement exposée avec tant de justesse auparavant.
Car, si l'amour courtois trouve ici d'indéniables échos, cet ouvrage paru en 1678, souvent considéré comme le premier roman de la littérature française, est indéniablement un pas énorme vers le roman tel qu'on le connaît aujourd'hui. La galerie de portraits dressée par Madame de Lafayette peut s'avérer un peu rébarbative pour le lecteur moderne, de même que sa langue est un peu austère. Néanmoins, l'analyse psychologique est d'une vraisemblance résolument novatrice et rachète l'invraisemblance de certaines scènes. En outre, l'exploit de faire naître tout un roman d'une intrigue aussi ténue, pratiquement sans action, fait de "La Princesse de Clèves" un ouvrage d'autant plus pathétique que les personnages laissent peu d'emprise aux événements extérieurs et se condamnent eux-mêmes.

Biographie de l'auteur

Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, (1634-1693) comtesse de La Fayette (ou Lafayette), est une femme de lettres française.
Elle est née dans une famille aisée de petite noblesse, qui gravite dans l’entourage du cardinal de Richelieu. En 1650, elle devient dame d'honneur de la reine Anne d'Autriche et commence à acquérir une éducation littéraire auprès du grammairien Ménage qui lui enseigne l’italien et le latin.
En 1655, Madeleine épouse, à l’âge de 21 ans, un Auvergnat de dix-huit ans son aîné, François Motier, comte de La Fayette dont elle aura deux fils. Elle l’accompagne dans ses domaines familiaux en Auvergne et dans le Bourbonnais bien qu’elle retourne fréquemment à Paris où elle commence à s’introduire dans la haute société de la Cour et à ouvrir avec succès son propre salon.
Leur bonheur conjugal semble avoir sombré après quelques années de mariage, après la naissance de leurs fils. Établie de façon définitive à Paris en 1659, elle fait paraître anonymement "La Princesse de Montpensier", son premier texte, un court roman, en 1662. De 1655 à 1680, elle sera étroitement liée avec La Rochefoucauld (l’auteur des Maximes).
La Rochefoucauld présente Marie-Madeleine de La Fayette à beaucoup de grands esprits littéraires du temps, y compris Racine et Boileau. 1669 voit la publication du premier tome de Zaïde, un roman hispano-mauresque édité sous la signature de Segrais mais presque certainement dû à Madame de La Fayette. Le deuxième volume paraît en 1671.
L'œuvre la plus célèbre de Marie-Madeleine de La Fayette est "La Princesse de Clèves", d’abord éditée par un de ses amis en mars 1678. Cette œuvre, dont le succès fut immense, passe souvent pour être le prototype du roman d'analyse psychologique.
La mort de La Rochefoucauld en 1680 puis du comte de La Fayette en 1683 la conduit à mener une vie sociale moins active dans ses dernières années. Elle s'est clairement retirée de la vie mondaine, afin de se préparer à la mort.
Trois de ses ouvrages ont été édités à titre posthume : "La Comtesse de Tende" (1723), "Histoire d’Henriette d’Angleterre" (1720) et "Mémoires de la Cour de France" (1731).
« Sa Princesse de Clèves et sa Zaïde furent les premiers romans où l’on vit les mœurs des honnêtes gens, et des aventures naturelles décrites avec grâce. Avant elle, on écrivait d’un style ampoulé des choses peu vraisemblables. » Voltaire, Le Siècle de Louis XIV (1751).

Date première édition: janvier 1678

Editeur: Le livre de Poche

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 7 / 10 (1 note)

Enregistré le: 10 mai 2020



Michel G.
Appréciation de lecture
La Princesse de Clèves
Appréciation : 7 / 10
Commentaire #1 du : 11 mai 2020
Marie-Madeleine Pioche de la Vergne (je ne résiste pas au plaisir de noter le nom de Mme de La Fayette !) nous livre un roman plein de charme. Désuet, certes, et au style parfois un peu chargé mais quelle belle histoire que celle de cette (très) jeune princesse. Follement amoureuse -comme beaucoup d'autres courtisanes- du duc de Nemours elle décide de rester fidèle à son mari au prix d'une incroyable lutte interne. La passion étant fatalement destinée à s'étioler au fil des années, la Princesse de Clèves refuse d'en être la victime. Chapeau !

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