Les racines du ciel - GARY Romain

Couverture Les racines du ciel

Prix Goncourt - Un Français, Morel, entreprend en Afrique une campagne pour la défense des éléphants menacés de tous les côtés tant par les chasseurs que par les lois dites "inexorables" du progrès. Lorsque la Conférence pour la Protection de la Faune (Congo, Bukavu, 1953) constate elle-même qu' "il serait vain de vouloir imposer au public le respect de la nature uniquement par les méthodes légales". Morel ne craint pas de recourir aux armes. Aidé par quelques compagnons convaincus comme lui que le respect de la nature n'est pas incompatible avec les exigences du progrès, il prend le maquis contre la barbarie et la cruauté sous toutes ses formes, cependant que de tous les côtés des conspirateurs habiles essayent d'utiliser sa magnifique obsession et son apparente naïveté à leurs propres fins. Ridiculisé ou haï, accusé de préférer les bêtes aux hommes, traité de misanthrope et de nihiliste, trahi par les uns, aidés par quelques autres, exploité par un apprenti dictateur, et par des agitateurs politiques, le "Français fou" continue envers et contre tous à défendre les éléphants au risque de sa vie. Face à la haine raciale et religieuse, à la démagogie nationaliste, Morel poursuit sa campagne pour la protection de la nature, pour le respect de ce qu'il appelle "la marge humaine", quelq que soient les systèmes, les doctrines et les idéologies de rencontre. D'aventure en aventure, d'avatar en avatar, il triomphe avec un tranquille confiance de toutes les déceptions et de toutes les ruses, persuadé que les hommes sont assez généreux pour accepter de s'encombrer des éléphants dans leur difficile marche en avant, et de ne pas céder à la tentation totalitaire sans marge, de la fin qui justifie les moyens et du rendement absolu.
Et peu à peu, une complicité souriante et amicale se forme autour de celui qui "ne sait pas désespérer" et de ces géants menacés, et des volontaires de tous les pays, de toutes les races et de toutes les opinions se rangent autour de cet aventurier de l'humain.

Biographie de l'auteur

Romain Gary, (1914-1980) né Roman Kacew à Vilnius (Lituanie aujourd'hui) en 1914, est élevé par sa mère qui place en lui de grandes espérances, comme il le racontera dans La promesse de l’aube. Pauvre, «cosaque un peu tartare mâtiné de juif», il arrive en France à l’âge de 14 ans et s’installe avec sa mère à Nice. Après des études de droit, il s’engage dans l’aviation et rejoint le général de Gaulle en 1940. Son premier roman, Éducation européenne, paraît avec succès en 1945 et révèle un grand conteur au style rude et poétique. La même année, il entre au Quai d’Orsay. Grâce à son métier de diplomate, il séjourne à Sofia, New York, Los Angeles, La Paz. En 1948, il publie Le grand vestiaire, et reçoit le prix Goncourt en 1956 pour Les racines du ciel. Consul à Los Angeles, il quitte la diplomatie en 1960, écrit Les oiseaux vont mourir au Pérou (Gloire à nos illustres pionniers) et épouse l’actrice Jean Seberg en 1963. Il fait paraître un roman humoristique, Lady L., se lance dans de vastes sagas : La comédie américaine et Frère Océan, rédige des scénarios et réalise deux films. Peu à peu les romans de Gary laissent percer son angoisse du déclin et de la vieillesse : Au-delà de cette limite votre ticket n’est plus valable, Clair de femme. Jean Seberg se donne la mort en 1979. En 1980, Romain Gary fait paraître son dernier roman, Les cerfs-volants, avant de se suicider à Paris en décembre. Il laisse un document posthume où il révèle qu’il se dissimulait sous le nom d’Émile Ajar, auteur d’ouvrages majeurs : Gros-Câlin, La vie devant soi, qui a reçu le prix Goncourt en 1975, Pseudo et L’angoisse du roi Salomon.

Date première édition: juin 1956

Editeur: Folio

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 6 / 10 (2 notes)

Enregistré le: 23 novembre 2019



Michel-Henri
Appréciation de lecture
Les racines du ciel
Appréciation : 6 / 10
Commentaire #2 du : 29 novembre 2020
Il en est des œuvres comme du vin, certaines vieillissent mieux que d’autres et ce roman justement a du mal a passé l’épreuve du temps. Tout a vieilli ici sauf le style qui bien sûr est tout à fait intéressant. C’est tellement vrai que ce roman devient un document sur la façon qu’avait les occidentaux de voir l’Afrique dans les années cinquante.
Ce roman a paraît-il été qualifié de premier roman écologique ce qui n’est sans doute pas tout à fait vrai, il y a des précédents. Mais même la vision de l’écologie est très surannée. C’était l’époque où on s’inquiétait de la disparition de telle ou telle espèce en se demandant ce qui nous manquerait si elles disparaissaient. Le progrès était tellement inéluctable qu’on ne discutait même pas de notre interconnexion avec le reste du vivant. C’était donc une écologie qui s’arrêtait aux frontières de l’homme celui-ci étant en quelque sorte le Deus ex machina de la scène nature.
D’autre part nous sortions de la seconde guerre mondiale et références aux camps de concentration est omniprésente.
La vision du nationalisme africain est quant à elle complètement caricaturée, la délégitimant au nom de l’expérience historique européenne. Seul point positif, l’annonce de probables dictatures dans les premiers temps de la décolonisation.
Bref un roman un peu long et daté qui à trop vouloir plaquer une intrigue sur une situation politique manque son côté parabole existentialiste.
Michel G.
Appréciation de lecture
Les racines du ciel
Appréciation : 6 / 10
Commentaire #1 du : 23 novembre 2019
La démarche de Morel qui défend envers et contre tous les éléphants est bien évidemment fort sympathique.
Un livre écolo avant l'heure, en quelque sorte Gary est un précurseur.
Mais c'est un livre dense, comportant peu de dialogues et de nombreuses redondances qui à la longue fatiguent
le lecteur (moi en l'occurrence !)
Prix Goncourt 1956 (le premier des deux reçus par Gary / Ajar ce petit veinard ! ).

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