La Reconstruction - GREEN Eugène

Couverture La Reconstruction

Le jour où, récalcitrant, Jérôme Lafargue, tranquille professeur de littérature à la Sorbonne, accepte de rencontrer Johann Launer, il écrit dans son journal : "Un rendez-vous catastrophique ce matin avec un Allemand inconnu. Ce n'est pas un fou, mais un homme profondément malheureux, car il pense avoir découvert qu'il est un autre, dont il ne sait même pas le nom." De fait, c'est le mystère de sa propre identité que Launer espère dénouer en convainquant l'universitaire parisien de fouiller pour lui ses souvenirs délavés : est-il seulement le fils de son

père ? A Munich, en 1968, fuyant les arrière-goûts rééducatifs de Mai, Jérôme Lafargue a en effet brièvement approché un certain Wenzel Launer, Allemand de Bohême, guerre épineuse sous la botte nazie, famille en ruine. Touché par la démarche inquiète et pleine d'espoirs du fils de cet homme qui s'était montré si bon envers lui, Lafargue entreprend sur ces quelques jours de sa vie, marqués par la rencontre de celle qui est toujours sa femme, un véritable travail archéologique. Sous couvert d'exploration d'une mémoire en sommeil, La Reconstruction devient peu à peu la chronique d'une réinvention de l'être et du temps - où la réalité trouve sa vérité dans la fiction. Et, au-delà du voyage intérieur, se dégage alors une réflexion engagée sur la filiation, les énigmes de la foi, les intrications du bien et du mal, et la nature de l'identité européenne.

 

Biographie de l'auteur

Eugène Green est cinéaste et écrivain. Il a écrit et réalisé 4 films : Toutes les nuits (2001, prix Louis-Delluc du premier film), Le monde vivant (2003), Le pont des Arts (2004), et en 2009 La religieuse portugaise. Son premier roman, La reconstruction, a été publié en 2008.

Date première édition: août 2008

Editeur: Actes Sud

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 7.50 / 10 (2 notes)

Enregistré le: 23 mars 2011



Pascale L.
Appréciation de lecture
La Reconstruction
Appréciation : 9 / 10
Commentaire #2 du : 08 octobre 2011
Un livre que j'ai beaucoup aimé ! Jérôme LAFARGUE qui croit qu'il n'est concerné en rien par l'histoire de cet inconnu va accepter de se laisser bousculer, interroger et va revisiter cet épisode de sa vie. Il pourra faire les liens entre différents évènements et comprendra ainsi petit à petit qu'il est lui aussi dans cette histoire, humaine, très humaine !
Et les éléments de contexte, apportent à mon avis un plus à cette forme littéraire du journal : cela permet de sortir de la seule introspection qui pouvait être un piège. De la belle ouvrage !
Pascale
Dernière édition : 08 octobre 2011, 23:45:13 par moderateur  
Michel-henri
Appréciation de lecture
La Reconstruction
Appréciation : 6 / 10
Commentaire #1 du : 31 mars 2011
Nous sommes ce que l'Histoire nous a fait mais nous pouvons nous construire ou nous reconstruire à partir de ce destin.
Le héros, Jérôme Lafargue, devient ainsi le porteur d'une mémoire qui ne le concerne en rien. Il n'est que le passeur entre un homme brièvement rencontré et celui qui est devenu son fils. Lui aussi revisite sa propre histoire à cette occasion. C'est de plus l'histoire de son unique et grand amour.
Ayant fini par reconstituer le puzzle de cette mémoire, il choisira le silence auprès de celui qui était venu chercher la vérité. Ce professeur de littérature nous rappelle opportunément que la parole est faite à moitié de silence et que ceux-ci font parti à part entière du message.
La forme romanesque choisie est très intéressante, il s'agit d'un journal mais celui-ci est entrecoupé de passages narratifs qui sont une simple description factuelle d'un contexte.
Quelques éléments sont un peu faibles. En particulier les allusions à mai 68 qui est présenté comme un déchaînement de passions violentes. Eugène Green veut nous faire "toucher du doigt" que les actions humaines ont souvent pour moteur des sentiments négatifs comme la haine, la colère ou même le panurgisme. Mais l'exemple prit dans les évènements de 68 est au mieux très réducteur et au pire montre que l'auteur ignore complétement ou méprise la dimension festive et bon enfant du défoulement populaire
De même les moqueries sur le cercle des universitaires sont beaucoup trop outrancières et dénotent dans un ouvrage qui n'a rien d'un pamphlet.

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