Le roi de la pastèque - WALLACE Daniel

Couverture Le roi de la pastèque

"Je vous l'accorde, l'élection du roi de la pastèque peut être considérée comme un manque de goût choquant. C'est être irresponsable que de promouvoir le sexe à notre époque. Mais soyons francs : les gens d'ici s'intéressent plus au décompte des graines de la plus grosse pastèque de la ville qu'au Sida ou à ce genre de choses. C'est ce qu'un étranger comme vous ne peut pas comprendre. C'est notre histoire. J'étais donc favorable à chacun des aspects de notre fête, et je le serais encore. C'était notre prospérité. [...] Le roi de la pastèque est symbolique de tout ce que nous avions et de tout ce que nous avons perdu. Et nous nous y accrochons encore, parce que, si nous le perdons, si nous perdons ce souvenir, que nous restera-t-il ? Rien. Nous ne sommes rien qu'une ville comme toutes les autres. C'est ce que votre mère voulait faire de nous. Une ville comme les autres."
Le jeune Thomas Rider part à la recherche de ses origines, découvre la vérité sur sa mère, morte à sa naissance, celle par qui le scandale arrive et avec qui meurt le plus grand mythe de la petite ville d'Ashland, le roi de la pastèque. Une histoire désopilante, tendre et brutale au rythme extraordinaire qui s'attache à toute une ville plutôt qu'au seul héros.

Biographie de l’auteur

Daniel Wallace est né en en 1959 en Alabama et vit désormais en Caroline du Nord où, parallèlement à l'écriture, il poursuit une carrière d'illustrateur. Le roi de la pastèque est son deuxième roman publié aux Éditions Autrement, après Big Fish paru en 2004, et adapté au cinéma par Tim Burton.

Date première édition: février 2003

Editeur: Autrement

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 7 / 10 (1 note)

Enregistré le: 04 octobre 2012



Michel-Henri
Appréciation de lecture
Le roi de la pastèque
Appréciation : 7 / 10
Commentaire #1 du : 13 décembre 2012
Trois parties dans ce roman. La deuxième partie de facture classique, la plus courte, nous narre à petites touches l'enfance de Thomas à travers les récits mythomanes d'un vieil homme. Cette partie en particulier, n'est pas dénué d'un certain humour.
La première partie du point de vue littéraire me paraît être la plus intéressante. L'originalité de la construction réside dans la juxtaposition de courts paragraphe où après la présentation du personnage par le héros accompagnée éventuellement par les circonstances de leur rencontre, ce personnage se fait narrateur de sa propre histoire en un monologue où les questions sont juste suggérées.
L'histoire de la mère du héros, nœud de l'intrigue, va ainsi nous être dévoilé petit à petit au gré des témoignages.
L'habileté de l'écrivain consiste à nous faire voir les protagonistes à travers le prisme déformant de leur propre témoignage qui ne peut donc être à charge. Ils nous paraissent donc tous sympathiques, du moins pas antipathiques.
Nous nous prenons même au jeu, envisageant une éventuelle normalité à une coutume bizarre et barbare, sous l'onction de la sauvegarde des traditions.
Dans la troisième partie nous tombons de haut ; cette fois-ci les personnages sont présentés par la narrateur détective,Thomas, pour ce qu'ils sont dans toute leur crudité.
Il n'y a de rédemption pour aucun, même l'idiot du village est rendu à sa vacuité. Cette communauté apparaît pour ce qu'elle est, un ramassis de péquenauds coupés du monde, légataires d'une soi-disant tradition qui nous raméne à des comportements les plus primales. Le héros pour pouvoir échapper à l'emprise de cette société quasi tribale devra faire semble de respecter le rite.
Du point de vue de l'intrigue cette troisième partie me paraît la plus faible même si l'auteur trouve une chute habile. L'histoire de l'inceste me semble surajoutée et n'apporte à l'ensemble aucune complexité supplémentaire si ce n'est d'embrouiller inutilement les choses.
Mais il est souvent bien difficile de terminer un roman !

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