Vie animale - TORRES Justin

Couverture Vie animale

Logo 1000 lectures d'hiver 2014Un premier roman remarquable, découverte de la rentrée littéraire en Amérique. En plusieurs séquences très courtes, Justin Torres raconte une enfance marquée par la violence. Les animaux du titre original (We the Animals), ce sont trois garçons qui tentent de grandir au milieu du chaos, entre crises conjugales et manque d'argent. Enfants d'un couple mixte (père portoricain, mère blanche), ils sont entièrement soumis aux accès de colère ou de tendresse de leurs parents. Ce premier roman est surtout l'histoire d'un affranchissement, celui du plus jeune de la meute qui aimerait se libérer de cette " vie animale ", pouvoir dire enfin " je " et accepter sa singularité. Justin Torres réinvente le récit initiatique dans ce texte poétique et percutant qui l'impose d'emblée comme un auteur à suivre.

Biographie de l’auteur

Justin Torres est né en 1981 dans l'Etat de New York. Il a publié des textes dans la revue Granta ou dans le New Yorker. Vie animale, son premier roman, vient de paraître aux Etats-Unis et s'annonce comme une des sensations de la rentrée américaine.

Date première édition: janvier 2012

Editeur: Olivier

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 4 / 10 (2 notes)

Enregistré le: 21 février 2014



Michel-Henri
Appréciation de lecture
Vie animale
Appréciation : / 10
Commentaire #2 du : 14 mai 2014
L'action du roman se situe dans les banlieues américaines de la côte est avec leur cortège de chômage, de misère, de petits boulots. Ici on survit, on est en marge de tout, en marge de la société, en marge du voisinage, en marge de l'espoir.

C'est une suite de saynètes mettant en scène la vie d'une famille misérable à Brooklyn. Des parents qui ont eu des enfants alors qu'ils n'étaient encore que des adolescents, lui qui bat sa femme à l'occasion, qui est au chômage, qui parfois la trompe, elle qui a trop de travail, trop de fatigue, des enfants livrés la plupart du temps à eux-mêmes, pas d'argent, pas de culture... tous les ingrédients semblent réunis pour nous donner un roman à la Dickens. Mais non ! L'auteur par la voix de l'enfant nous décrit des scènes de la vie courante de manière souvent cocasse et décalée. La progression se fait ainsi par petites touches vers la sortie inéluctable de l'enfance.

Ce qui nous est décrit ce sont des scènes d'amour familial. Certes dans ce milieu particulier la façon de montrer son amour est très loin d'être conventionnelle. Mais on se convainc très vite de la réalité de cet amour. Celui de la mère est assez démonstratif, celui du père plus en retenu, les enfants quant à eux, laissés à leur « état de nature » trouvent mille moyens imaginatifs de témoigner le leur. Ils règnent entre les cinq membres de cette famille un profond amour, presque une parfaite entente. L'auteur va utiliser un « on » collectif pour désigner dans presque tout le récit une triade de frères. Le lecteur va vite identifier le narrateur réel comme étant le plus jeune des frères. Il utilise le « on » collectif impersonnel parce qu'il s'identifie complètement avec sa famille et en premier lieu ses frères.


Citation :
«- Elle dort « , a grogné Manny.
On ne s'est pas embêtés à transporter les courses dans la cuisine. On a renversé le sac sur le tapis du salon, on a ouvert le sachet de pain de mie et de fromage, on a enfourné des poignées entières dans notre bouche et on a bu le lait directement à la brique, regardant tous les trois Lina d'un air de défi. Elle a exhibé ses longues dents chevalines. Puis elle a lancé ses chaussures dans un coin.
« Vous allez vous étouffer, si vous ne faites pas plus attention. » Puis elle a crié : « Camarade ! » en nous enjambant.
Ma a surgi en courant, elle s'est jetée dans les grands bras de Lina et a enfoui la tête dans ses cheveux noirs soyeux pour pleurer. »
Gislaine
Appréciation de lecture
Vie animale
Appréciation : 8 / 10
Commentaire #1 du : 22 février 2014
En lisant la 4ème de couverture, je n’ai pas eu envie d’ouvrir ce livre
et j’ai pensé : L’enfance maltraitée : non merci !

Dans le cadre des « Mille lectures d’hiver » à la bibliothèque de Semoy, la comédienne Leila Lemaire a lu des extraits de « Vie animale ». Le livre est composé de chapitres portant un titre. Comme un puzzle, l’’auditeur assemble les morceaux de vie de ces 3 garçons de 10 à 6 ans, malmenés par des parents immatures.

La voix un peu basse, la comédienne par sa lecture lente mais chaloupée a su nous transmettre l’intensité des sentiments d’une famille américaine à la dérive. L’écriture est si imagée qu’on a l’impression de voir les scènes d’un film tel que « Bagdad Café ». Bien sûr, on aimerait connaitre la fin ...

Merci à Leila pour la découverte de ce jeune auteur, pour l’atmosphère et le débat qui a suivi.

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