La soustraction des possibles - INCARDONA Joseph

Couverture La soustraction des possiblesPrix Relay des voyageurs lecteurs-2020. On est à la fin des années 80, la période bénie des winners. Le capitalisme et ses champions, les Golden Boys de la finance, ont gagné : le bloc de l’Est explose, les flux d’argent sont mondialisés. Tout devient marchandise, les corps, les femmes, les privilèges, le bonheur même. Un monde nouveau s’invente, on parle d’algorithmes et d’OGM.?À Genève, Svetlana, une jeune financière prometteuse, rencontre Aldo, un prof de tennis vaguement gigolo. Ils s’aiment mais veulent plus. Plus d’argent, plus de pouvoir, plus de reconnaissance. Leur chance, ce pourrait être ces fortunes en transit. Il suffit d’être assez malin pour se servir. Mais en amour comme en matière d’argent, il y a toujours plus avide et plus féroce que soi.
?De la Suisse au Mexique, en passant par la Corse, Joseph Incardona brosse une fresque ambitieuse, à la mécanique aussi brillante qu’implacable.
Pour le monde de la finance, l’amour n’a jamais été une valeur refuge.

Biographie de l'auteur

Joseph Incardona, né en 1969, est un écrivain, scénariste et réalisateur suisse.
Né d'un père italien et d'une mère suisse, il a vécu notamment à Paris et Bordeaux avant de s'installer à Genève.
Riche de sa culture suisse et italienne, admirateur de la vitalité des écrivains de la péninsule, il puise ses références dans le roman noir - "roman social" par excellence - et la littérature américaine du XXe siècle (John Fante, Jack Kerouac, James Lee Burke, Charles Bukowsky.).
Auteur d’une dizaine de romans et de deux pièces de théâtre, il est également scénariste de bande dessinée et réalisateur d’un long métrage "Milky Way" (prix du public au festival international du film policier de Liège en 2014).
En 2008, il obtient le 2ème Prix de la Cinémathèque suisse pour son court métrage, "Annonciation".
"Lonely Betty" paru en 2010 chez Finitude, éditeur bordelais, a obtenu le Grand Prix du Roman Noir au Festival de Beaune en 2011.
En 2015, son roman "Derrière les panneaux il y a des hommes", publié aux Éditions Finitude, remporte le Grand prix de littérature policière du meilleur roman en français.
En 2018, "Permis C" (BSN Press, 2016) obtient le Prix du Roman des Romands.
En 2020, "La soustraction des possibles" obtient le Prix Relay des voyageurs lecteurs.

Date première édition: janvier 2020

Editeur: Finitude

Genre: Roman , Thriller

Mots clés :

Notre avis : 8.25 / 10 (2 notes)

Enregistré le: 26 octobre 2020



pomah
Appréciation de lecture
La soustraction des possibles
Appréciation : 8.5 / 10
Commentaire #2 du : 10 octobre 2021
De la Suisse au Mexique, en passant par la Corse, l'auteur nous livre bien des facettes de ce monde où c'est la valse des valises diplomatiques, les cartels de drogue qui s'entretuent, ces riches, jeunes et moins jeunes, riches, très riches, qui à force de tout pouvoir "avoir", ne trouvent plus les bonheurs simples...

C'est grandiose, écrit au vitriol avec un auteur assis en face de moi et qui me parle pour m'expliquer tous les puzzles de blanchiment d'argent, de fraude fiscale, d'enrichissements illégaux, avec cette histoire d'amour tragique.

chaque personnage a sa propre histoire qui va crescendo - c'est parfois violent, mais si près de la réalité.

intéressant, c'est un mélange roman polar économie !!!!moeurs finance...

j'ai adoré
Gislaine
Appréciation de lecture
La soustraction des possibles
Appréciation : 8 / 10
Commentaire #1 du : 09 novembre 2020
Je ne suis pas très polar, mais il faut reconnaitre qu'il m'a été difficile de lâcher ce livre.

C'est l'histoire d'un blanchiment d'argent et d'évasion fiscale. Le roman se situe dans les années 80, époque où le capitalisme est décomplexé et le bloc communiste en train de se fissurer. L'argent qui doit être mis à l'abri, tourne les têtes et aiguise les appétits. Le crime n'est pas très loin, tout comme quelques scènes intimes un peu crues.

L'écriture est efficace et cinématographique. Le style est plaisant et l'auteur en profite pour commenter l'histoire qu'il est en train de raconter et dialoguer avec le lecteur.

Un bon roman suisse, cynique et bien rythmé.

Extraits :
À bien y réfléchir, le club libertin illustre un dernier sursaut
de mutinerie bourgeoise. L’allégeance au pouvoir étant scellée, le sexe apparaît comme l’ultime revendication libertaire. Le dernier espace d’autonomie et de rébellion. Le prolétariat ne partouze pas, il se reproduit.

La soustraction des possibles
— Je me demande, réplique Svetlana, je me demande parfois quel est mon métier. Quel est exactement mon métier…
— Sa nature, vous voulez dire ? Je viens de vous l’expliquer : mentir et croire avec sincérité. La vie serait intolérable sans le mensonge. Notre système économique est construit là-dessus. La plupart des relations humaines également. Tout est fiction, tout est virtuel. L’argent, le cours de la monnaie, la bourse… Les sentiments aussi, d’une certaine façon… La religion, tenez, le plus gros mensonge qui soit… Tout repose sur la croyance et la confiance mutuelle. Vous me donnez cent francs et nous croyons, vous et moi, que ce billet vaut cent francs. Mais il ne vaut rien de plus que notre croyance

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