L'ancêtre - SAER Juan José

Couverture L'ancêtreUne fable étonnante, un chef-d’œuvre de littérature et de traduction.
Peu de livres donnent au lecteur l’impression, dès les premières pages, d’être confronté à un chef-d'œuvre absolu. L’Ancêtre, de Juan José Saer, appartient à cette catégorie. "De ces rivages vides, il m’est surtout resté l’abondance de ciel. Plus d’une fois, je me suis senti infime sous ce bleu dilaté : nous étions, sur la plage jaune, comme des fourmis au centre d’un désert. Et si, maintenant que je suis un vieil homme, je passe mes jours dans les villes, c’est que la vie y est horizontale, que les villes cachent le ciel."
Le roman est inspiré d’une histoire réelle. En 1515, un corps expéditionnaire de trois navires quitte l’Espagne en direction du Rio de la Plata, vaste estuaire à la conjonction des fleuves Parana et Uruguay. Mais, à peine débarqués à terre, le capitaine et les quelques hommes qui l’accompagnent sont massacrés par des Indiens. Un seul en réchappe, le mousse : fait prisonnier, accueilli dans la tribu de ses assaillants, il n’est rendu à son monde que dix ans plus tard, à l’occasion d’une autre expédition naviguant dans ces eaux. De ce fait historique, Juan José tire une fable universelle qui interroge le sens des destinées humaines et le pouvoir du langage. Arrivé à la fin de sa vie, le mousse se souvient comment, soixante ans plus tôt, il a été amené pendant toutes ces années à partager l’existence d’une tribu d’hommes anthropophages au point de bouleverser sa vision du monde...
La première édition de ce livre a été menée par Flammarion en 1987. Cette nouvelle édition est postfacée par Alberto Manguel. La traduction, de Laure Bataillon, a reçu en 1988 le prix de la meilleure traduction décernée par la Maison des Écrivains et des Traducteurs (MEET). Après la mort de la traductrice, il fut décidé que le prix porterait dorénavant son nom.

Biographie de l'auteur

Juan José Saer (1937-2005) est un écrivain, poète, essayiste et universitaire argentin. Sa famille est originaire de Damas en Syrie.

Il pratiqua différents genres littéraires, mais c'est surtout dans le champ de la narration et du roman qu'il s'est exercé et que son talent a bénéficié d'une large reconnaissance. Il est considéré comme l'un des plus grands écrivains argentins, au même rang que Borges, il a eu une influence considérable sur les auteurs contemporains d'Argentine.

Il s'installe à Paris en 1968 et enseigne notamment à l'université de Rennes. Il obtient le prix Nadal en 1987 pour son roman "La ocasión".
2004 Prix Union Latine de Littératures Romanes /2003 Prix France Culture Étranger

Laure Bataillon (1928–1990) est une grande traductrice et connaisseuse de la littérature latino-américaine. Elle a fait connaître et publier notamment : Antonio di Benedetto, Julio Cortázar, Juan-Carlos Onetti, Felisberto Hernandez, Antonio Skármeta, Arnaldo Calveyra, Miguel de Francisco...

Date première édition: février 1987

Editeur: Le Tripode

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 7 / 10 (1 note)

Enregistré le: 30 juin 2024



Gislaine
Appréciation de lecture
L'ancêtre
Appréciation : 7,5 / 10
Commentaire #1 du : 07 septembre 2024
Ce livre est un petit bijou quant à l'écriture. Il faut saluer les prouesses de la traductrice Laure Bataillon qui a reçu en 1988 le prix de la meilleure traduction décernée par la Maison des Écrivains et des Traducteurs (MEET) - Prix qui porte maintenant son nom.

L'histoire début en 1515, à partir d'un fait réel (captivité de l'andalou Francisco del Puerto). Un jeune mousse embarque sur un bateau pour les Indes. En fin de compte, l'équipage arrive à l'embouchure du Rio de la plata en Uruguay. À peine débarqués sur la plage, les marins sont massacrés par une tribu indienne. Lui seul sera épargné en tant que « Def-Ghi ». Mot qu'il ne comprendra pas, mais qui le protège. Il assistera à des scènes de cannibalisme et d'orgies en tout genre.

Les indiens le libèrent 10 ans plus tard. Sa réadaptation dans son pays n'est pas évidente, car il a oublié sa langue et n'a guère appris celle des Indiens. Mal compris par ses contemporains, il rencontrera un homme qui lui apprendra à lire.
Devenu vieux, il écrit ses mémoires et s'interroge sur son histoire, sur le mythe du bon sauvage, sur l'humanité.

Cette deuxième partie est un peu moins aboutie et laissera des questions sans réponse.
Une lecture atypique.

Ecrire un avis de lecture

  • Les champs obligatoires sont marqués avec une *.

Si vous avez des difficultés à lire le code, cliquer sur le code lui-même pour en générer un nouveau.
Recopier le code de sécurité :