2017 - Dans le cadre de la semaine culturelle sur le thème des
"Femmes engagées pendant la Première Guerre mondiale",
les Amis de la Bibliothèque, la Bibliothèque et le Comité des sages Histoire
vous ont proposé
l'exposition "Debout les Femmes"
Il y eut d'abord les paillettes d'un siècle nouveau ; le faste des expositions universelles ; la course du progrès ; la succession des dimanches calmes et sereins …
C'était la paix.
La promesse d'une aube nouvelle, l'insouciance de l'été, la quiétude des champs de blé parsemés de bleuets et de coquelicots qui attendaient la faux du moissonneur ou le couteau de la batteuse.
Elles avaient 16, 25 ou 60 ans. C'était le temps des robes longues, des épingles à chapeau, des voilettes et des ombrelles qui protégeaient du soleil. Toutes avaient les cheveux longs et se serraient dans leur corset.
Elles s'appelaient Hortense, Léontine, Marie, Jeanne, Marguerite, Yvonne, Germaine, Louise, Henriette, Marthe, Fernande, Berthe, Lucie , Félicie, Clémence….Elles étaient domestiques, ouvrières, lingères, repasseuses, couturières, vendeuses ou midinettes, nourrices, dactylos ou paysannes…
Soudain, elles devinrent conductrices de tramways, munitionnettes, obusettes, garde champêtre, boulangères, factrices, infirmières , patronnes, chauffeuses de locomotives, allumeuses de réverbères, mécaniciennes de locomotives... Soudain, elles devinrent marraines de guerre.
Appel aux femmes françaises (2 août 1914)
Autant d'héroïnes sans médaille qui durent se mettre au service de la patrie, revêtir le vêtement masculin et prendre le rôle de chef de famille, endosser le fardeau des responsabilités et assurer la totalité des tâches réservées aux hommes.
le fil rouge ..
Inauguration le 10 novembre 2017
Ce fut « l’ère du possible », le balbutiement de l'émancipation féminine, un moment douloureux et exaltant, une parenthèse que les hommes voulurent vite refermer après le 11 novembre 1918, lorsque les femmes furent sommées de leur rendre leurs places et de revenir aux valeurs traditionnelles.
Inspiré par Jean-Pierre Guéno, Paroles de Poilus
Panneau "Debout les femmes" par le comité des sages Histoire.
Correspondance
À la fin de son discours, le maire a rendu hommage à Anne, Françoise, Annie et Anne-Marie, les quatre bénévoles travaillant à la bibliothèque.Merci au public venu nombreux pour écouter un pan important de notre histoire.
La pièce de théâtre " Aux armes Marguerite" de Véronique Chabarot.
Un spectacle intimiste sur la condition des femmes durant la Première Guerre mondiale. Un spectacle de et avec Véronique Chabarot de la compagnie Touchatou, avec la complicité de Mathilde Kott, Tony Jeanjean pour la création lumière, Frédérique Plancque pour le textile et Christian Bétrancourt à la construction.
Véro Chabarot présente ainsi son spectacle : « Marguerite et Henri étaient mes arrière-grands-parents. J'ai eu la chance de les connaître un peu. Je me souviens d'Henri me racontant le jour de son arrestation. Pendant toute la guerre, il sera prisonnier en Allemagne et démobilisé le 2 avril 1919.
Et Marguerite ? Elle s'occupera de son fils et de l'épicerie.
À travers des témoignages féminins recueillis dans différents ouvrages, sont évoqués leurs espoirs, leurs attentes, leurs peines, leur travail et leurs sacrifices.
À travers les lignes, nous entendrons l'énormité des discours d'alors, des contradictions et la place réservée aux femmes à cette époque. »
"Nenette et Rintintin"
La voix de Marguerite, la voix de toutes les femmes, actuelle hélas encore aujourd'hui...
Par un méticuleux collectage historique, Véro Chabatot met en lumière l'engagement des féministes, qui contre l'élan patriotique, faisaient signer des pétitions :
"Assez d'hommes tués. La Paix."
Pour aller plus loin :
la Cie Touchatou ; le dossier de diffusion
Le spectacle a reçu la Labellisation par le Comité du Centenaire - décembre 2016
La conférence " Les femmes de lettres sur le front intérieur"
par Madame Laval-Turpin
C'est dans le cadre de la semaine culturelle de Semoy, que l'association « Les Amis de la bibliothèque » a invité mercredi soir, à la salle du conseil, Nicole Laval-Turpin.
Devant un public nombreux, l'ancienne professeure de lettres classiques a présenté en 3 parties, le rôle joué par les femmes, dans une France vidée des hommes envoyés sur le front. Les femmes ont contribué à l'économie du pays. Mais il est un autre engagement des femmes qui est rarement évoqué : leur entrée dans l'écriture.
Nicole Laval-Turpin a évoqué les hommes au front en citant plusieurs écrivains tels qu'Henri Barbusse, Roland Dorgelès, Maurice Genevoix ou Alain-Fournier.
Elle a ensuite raconté l'éveil des femmes de lettres :
La poétesse Hélène Picard, les journalistes Annie de Pène et Séverine, la romancière Rachilde, la poétesse Anna de Noailles.
La romancière Colette, qui a 41 ans en 1914, écrit dans le journal Le Matin dont son époux Henry de Jouvenel était le rédacteur en chef.
A une époque où les journaux assuraient le lien entre le front et l'arrière, tout en veillant à maintenir, au prix de la censure, le moral de la nation, les femmes de lettres ont joué un rôle non négligeable, tant par leur élan patriotique que par leurs convictions pacifistes.
En conclusion, la conférencière a rappelé
« Nous n'avons fait qu'effleurer le sujet, assez pour mesurer que la Première Guerre mondiale ne fut pas qu'une affaire d'hommes ».
D'autres manifestations ont contribué au succès de cette semaine culturelle :
Lectures-Chants des enfants de CM2
et un concert Duo Chant-piano (Adeline Rouyer et Lucie Chouvel).
Les Amis de la Bibliothèque vous remercient de votre visite.