L’hiver de la grande solitude - KADARE Ismail

Couverture L’hiver de la grande solitude

Besnik est journaliste à Tirana, et va se marier bientôt avec Zana. À l’approche de la conférence internationale des partis communistes, la délégation albanaise fait appel à lui comme interprète et l’embarque pour Moscou.

Sur place, une incroyable rumeur laisse filtrer que l’Albanie, pour faire face à la pénurie qui s’annonce, aurait passé une commande de blé exorbitante à la France – et non à l’URSS, le grand frère habituellement protecteur. Khrouchtchev leur couperait les vivres, juste avant l’hiver ?
Tenu au secret, Besnik s’enferme à son retour dans un mutisme et un silence ravageurs. Pourtant, la vie continue autour de lui, pour les cadres du parti, pour Nurihan la bourgeoise dépossédée de ses biens, pour Ben le balayeur de rue, pour Zana qui ne le comprend plus. Les voix se mêlent pour raconter ce long hiver, face à la solitude impénétrable de Besnik. Comme si avoir flirté avec le pouvoir et la raison d’État lui interdisait désormais toute existence. Jusqu'à renoncer à son amour pour Zana ?
Réaliste, passionné et saisissant, L’Hiver de la grande solitude est le grand roman de la rupture entre le géant soviétique et la dictature albanaise qui osa émettre une voix discordante. Ismail Kadaré compose une véritable symphonie mêlant aux trajectoires individuelles le vent de la grande Histoire.

 

Biographie de l'auteur

Ismail Kadare est né en 1936 (ou Kadaré en français) est un écrivain albanais.
Il étudie les lettres à l'Université de Tirana et à l'Institut Gorki de Moscou. En 1960, la rupture avec l'Union soviétique l'oblige à revenir en Albanie où il entame une carrière de journaliste. Il commence à écrire très jeune, au milieu des années 1950, mais ne publie que quelques poèmes dans un premier temps.

En 1963, la parution de son premier roman "Le Général de l'armée morte" lui apporte la renommée, d'abord en Albanie et ensuite à l'étranger. Paraissent ensuite "Chronique de la ville de pierre" et "Les Tambours de la pluie" en 1970.
En 1972, nommé député albanais sans même l'avoir demandé, il est contraint d'adhérer au Parti communiste albanais (parti gouvernemental). Il n'en continue pas moins sa lutte constante contre le totalitarisme. Écarté de la nomenclature communiste, il poursuit un temps sa carrière d'écrivain sans heurts, nonobstant la charge corrosive de ses textes contre la dictature.

Il publie d'autres romans importants comme "Avril brisé" (1980) et "Le Dossier H." (1989). Entré en disgrâce pour ses écrits subversifs, il est finalement contraint d'éditer ses romans à l'étranger où ils sont très bien accueillis. Se sentant menacé, il émigre en France où il obtient l'asile politique en octobre 1990.
En 1992, il publie "La Pyramide". Depuis 1996, il est membre associé (à vie) de l'Académie des sciences morales et politiques, où il a remplacé le célèbre philosophe Karl Popper.

Romancier, essayiste, dramaturge et poète, il reçoit le Prix international Man Booker en 2005, le Prix Princesse des Asturies de littérature en 2009 et le Prix Jérusalem en 2015.
Il est le mari de la romancière Helena Gushi-Kadare.

Date première édition: février 1973

Editeur: Zulma

Genre: Roman , Roman historique

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Notre avis : 8 / 10 (1 note)

Enregistré le: 15 janvier 2024



Gislaine
Appréciation de lecture
L’hiver de la grande solitude
Appréciation : 8,5 / 10
Commentaire #1 du : 02 juillet 2024
Le plus grand écrivain albanais est décédé hier 1er juillet 2024 à Tirana à l'âge de 88 ans.

L'hiver (1960-1961) fait référence à la rupture politique entre l'Albanie et l'URSS de Khrouchtchev. Ismaïl Kadaré, s'est basé sur les mémoires du chef du Parti communiste albanais, Enver Hoxha pour nous relater la conférence mondiale des 81 partis communistes à Moscou. Les relations se dégradent jusqu'à la rupture avec le "grand frère" soviétique.

Besnik est journaliste et traducteur lors de cet échange musclé entre les 2 hommes. Rentré au pays et oppressé par ce secret, sa vie va en être bouleversée (on le soupçonnera même d'avoir mal traduit), comme celle des Albanais qui seront désorientés en voyant les cadres et militaires russes quitter le pays, emportant sous-marins et aide financière. Une fresque de nombreux personnages jalonne ce roman de 650 pages.

Écrit en 1973, ce roman a été traduit en français par le grand Jusuf Vrioni (1916-2001), qui a fait connaître Ismail Kadaré en France.
Une lecture intéressante pour découvrir l'Albanie des années 1960.

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