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Les Amis de la Bibliothèque

vous invitent à revoir la balade contée du dimanche 17 octobre 2021

avec Florie Dufour et David Georgelet de la Cie Matulu

 SENGHOR, Poésies en noir et blanc, qui a clôturé notre quinzaine "Littérature africaine"

 

Image  Balade contée Senghor avec Cie Matulu
Florie et David - Musique Yankadi (balafon/djembé)

Sous un beau soleil d'octobre, la présidente accueille le public, toujours plus nombreux. 70 personnes sont venues écouter 2 artistes de talent qui nous ont transportés en Afrique, en poésie et en musique.

Un magnifique voyage que vous retrouverez ci-dessous ...

Image  Balade contée Senghor avec Cie Matulu


Léopold Sédar Senghor, à la fois poète et président, écrivain et homme politique, est né en 1906 à Joal, petite ville côtière située au sud de Dakar, au Sénégal. Issu d'une famille aristocrate catholique appartenant au peuple sérère, il est destiné dès l'enfance à la prêtrise. Mais jugé trop frondeur pour entrer au séminaire, il continue sa scolarité dans une école laïque et obtient brillamment son baccalauréat.
En 1928, il est envoyé en France pour suivre des études supérieures littéraires à la Sorbonne, et devenir enseignant. Grand amoureux de la langue française, il devient le premier agrégé de grammaire venu du continent africain. Son premier poste sera celui de professeur de français au lycée Descartes à Tours en 1935. C'est là qu'il écrit ses premiers poèmes, qui seront publiés 10 ans plus tard. Mobilisé pendant la seconde guerre mondiale, il est capturé par les Allemands puis transféré de stalag en stalag avant d'être libéré en 1942.


Image  Balade contée Senghor avec Cie Matulu
Nuit de Siné - Chants d’Ombre 1945 (doun/cloche)

 

Femme, pose sur mon front tes mains balsamiques,
tes mains douces plus que fourrure.
Là-haut les palmes balancées
qui bruissent dans la haute brise nocturne
À peine. Pas même la chanson de nourrice.
Qu'il nous berce, le silence rythmé.

Écoutons son chant,
écoutons battre notre sang sombre,
écoutons battre le pouls profond de l'Afrique
dans la brume des villages perdus
.../...
   
À l'âge de 7 ans, Léopold Sédar Senghor va à l'école de son village et apprend le français. Il abandonne ainsi peu à peu sa langue maternelle, le sérère.

 

Image  Balade contée Senghor avec Cie Matulu
"Qui a dit" Élégie pour Martin Luther King

Qui a dit que j’étais stable dans ma maîtrise, noir sous l’écarlate sous l’or ?
Mais qui a dit, comme le maître de la masse
et du marteau, maître du dyoung-dyoung du tam-tam.

Coryphée de la danse, qu’avec ma récade sculptée
Je commandais les Forces rouges,mieux que les chameliers leurs dromadaires au long cours ?

Ils ploient si souples, et les vents tombent et les pluies fécondes.                             
Qui a dit qui a dit, en ce siècle de la haine et de l’atomeImage  Balade contée Senghor avec Cie Matulu
Quand tout pouvoir est poussière toute force faiblesse,
que les Sur-Grands
Tremblent la nuit sur leurs silos profonds de
bombes et de tombes, quand
A l’horizon de la saison, je scrute dans la fièvre les tornades stériles
Des violences intestines ? Mais dites qui a dit ?
.../...
 

Au début de la seconde Guerre mondiale, la France sollicite ses colonies pour renforcer ses troupes, et notamment les fameux tirailleurs sénégalais. Senghor écrit : "L'Afrique s'est faite acier blanc, l'Afrique s'est faite hostie noire."
« Poème liminaire » dans Hosties Noires   A L.-G. Damas.
Vous Tirailleurs Sénégalais, mes frères noirs à la main chaude
sous la glace et la mortImage  Balade contée Senghor avec Cie Matulu
Qui pourra vous chanter si ce n’est votre frère d’armes, votre frère de sang ? 

Je ne laisserai pas la parole aux ministres, et pas aux généraux
Je ne laisserai pas – non ! - les louanges de mépris vous enterrer furtivement.
Vous n’êtes pas des pauvres aux poches vides sans honneur
Mais je déchirerai les rires banania sur tous les murs de France.

Car les poètes chantaient les fleurs artificielles des nuits de Montparnasse
Ils chantaient la nonchalance des chalands sur les canaux de moire et de simarre
Il chantaient le désespoir distingué des poètes tuberculeux
Car les poètes chantaient les rêves des clochards sous l’élégance des ponts blancs
Car les poètes chantaient les héros, et votre rire n’était pas sérieux, votre peau noire pas classique.

Ah ! ne dites pas que je n’aime pas la France – je ne suis pas la France, je le sais -
Je sais que ce peuple de feu, chaque fois qu’il a libéré ses mains
A écrit la fraternité sur la première page de ses monuments
Qu’il a distribué la faim de l’esprit comme de la liberté
À tous les peuples de la terre conviés solennellement au festin catholique.

Ah ! ne suis-je pas assez divisé ? Et pourquoi cette bombe
Dans le jardin si patiemment gagné sur les épines de la brousse ?
Pourquoi cette bombe sur la maison édifiée pierre à pierre ?
Pardonne-moi, Sîra-Badral, pardonne étoile du sud de mon sang
Pardonne à ton petit-neveu s’il a lancé sa lance pour les seize sons du sorong.
Notre noblesse nouvelle est non de dominer notre peuple, mais d’être son rythme et son cœur
Non de paître les terres, mais comme le grain de millet de pourrir dans la terre
Non d’être la tête du peuple, mais bien sa bouche et sa trompette.

Qui pourra vous chanter si ce n’est votre frère d’armes, votre frère de sang
Vous Tirailleurs Sénégalais, mes frères noirs à la main chaude, couchés sous la glace et la mort ?
Paris, avril 1940

Image  Balade contée Senghor avec Cie MatuluFemme noire Chants d’Ombre/Mansani Cissé (balafons/djembé)

Femme nue, femme noire
Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté
J'ai grandi à ton ombre; la douceur de tes mains bandait mes yeux
Et voilà qu'au coeur de l'Été et de Midi,
Je te découvre, Terre promise, du haut d'un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein coeur, comme l'éclair d'un aigle

.../...

Femme nue, femme noire
Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l'Éternel
Avant que le destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie. 

  

C'est après-guerre que commence sa carrière politique : il est élu député du Sénégal en 1948 et siège à l'Assemblée Nationale.

Il poursuit néanmoins son engagement pour la défense de la Négritude aux côtés du martiniquais Aimé Césaire, qui la définit ainsi : « La Négritude est la simple reconnaissance du fait d'être Noir, et l'acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de notre histoire et de notre culture.»

Senghor devient le 1er président de la République du Sénégal, à l'indépendance du pays en 1960.
 
Nous vous invitons à nous retrouver au palais présidentiel face à l'île de Gorée.
 

Image  Balade contée Senghor avec Cie MatuluNous sommes maintenant à Dakar, au palais présidentiel.

Léopold Sédar Senghor est désormais poète-président. Les poèmes que nous allons vous conter s'intitulent : Lettres d'hivernage. Ce sont des lettres d'amour que Senghor écrit pour sa 2eme femme Colette, tandis qu'elle est en France dans sa Normandie natale, pour la période de l'hivernage.

  

L'hivernage, c'est, dans la zone soudano-sahélienne, la saison des pluies. Au Sénégal, elle commence en juin pour s'achever dans la deuxième quinzaine d'octobre. C'est donc l'été et le début de l'automne. Mais il y a aussi l'hivernage de la femme.


À Colette, ma femme, qui m'a inspiré ces poèmes.  Lettres d'hivernage (senza/chant)
Image  Balade contée Senghor avec Cie Matulu
  
Ta lettre

Ta lettre floraison de roses en Septembre
Précieuse. je la lis sous la lampe et la lisse ambiguë.

Je sens le parc en fleurs, les promenades lentes et le sous-bois
Et les douces fleurs d'ombre, la lumière des cyclamens.
Je vois l'odeurs des roses, l'arôme des vins vieux qui montent
Et de la plage monte le parfum de ta peau de pain brûlé
 
.../...
 
  
Tu parles

Tu parles de ton âge, de tes fils de soie blanche.Image  Balade contée Senghor avec Cie Matulu
Regarde tes mains pétales de laurier-rose,
ton cou le seul pli de la grâce.

J'aime les cendres sur tes cils tes paupières,
et tes yeux d'or mat et tes yeux
Soleil sur la rosée d'or vert, sur le gazon du matin
Tes yeux en Novembre
comme la mer d'aurore autour du Castel de Gorée.
Que de forces en leurs fonds, fortunes des caravelles,
jetées au dieu d'ébène !
.../...

 

La saison des pluies s'achève. Retrouvons-nous un peu plus loin, au pied d'un baobab.  
  
En 1980, Léopold Sédar Senghor quitte le pouvoir pour se consacrer à sa famille et à l'écriture. Il sera aussi le premier Africain à siéger à l'Académie française en 1983. Mais un drame vient bouleverser sa vie privée. Son fils Philippe-Maguilen décède en 1981, à l'âge de 23 ans, dans un accident de voiture au Sénégal.

Image  Balade contée Senghor avec Cie MatuluÉlégie pour Philippe-Maguilen Senghor - Elégies majeures
A Colette, sa mère (djembé)
 
Les jours ont défilé en lugubres boubous, et les  nuits-jours sans le sommeil.
Les pleureuses ont épuisé l'abîme de leurs larmes sans engourdir notre douleur rebelle.
Contre elle,  nous avons recherché le fondement dans la vieille demeure
Où asseoir notre espoir, et le parc garde les pas les jeux la joie des générations.
.../...

Et j’ai dit « non » ! au médecin : « Mon fils n’est pas mort, ce n’est pas possible ».
Pardonne-moi, Seigneur, et balaie mon blasphème, mais ce n’est pas possible.
Non ! non ! ceux qui sont mignotés des dieux ne meurent pas si jeunes.
Tu n’es pas, non ! un dieu jaloux, comme Baal qui se nourrit d’éphèbes.
De notre automne déclinant il était le printemps ; son sourire était de l’aurore
Ses yeux profonds, un ciel cristallin et frangé d’humour.
Il était vie et raison de vivre de sa mère, lampe veillant dans la nuit et la vie.
       
Brutalement, tu nous l’as arraché, tel un trésor le voleur du plus grand chemin
Qui nous a dit ; « La route est fatiguée, le marigot est fatigué, le ciel est fatigué ».
Nous avions tout donné à ce pays, à ce continent nôtre.
Les jours et les nuits et les veilles, la fatigue la peine et le combat parmi les nations assemblées.
.../...
Image  Balade contée Senghor avec Cie Matulu

Retrouvons-nous quelques mètres plus loin, dans le marigot.


Image  Balade contée Senghor avec Cie MatuluElégie pour Martin Luther King - Elégies majeures

C’était donc le 4 Avril 1968
Un soir de printemps dans un quartier gris,
un quartier malodorant de boue d’éboueurs
Où jouaient au printemps les enfants dans les rues,
fleurissaient le printemps dans les cours sombres
Jouaient le bleu murmure des ruisseaux,
le chant des rossignols dans la nuit des ghettos
Des coeurs. Martin Luther King les avait choisis,
le motel le quartier les ordures 1es éboueurs
Avec les yeux du coeur en ces jours de printemps,
ces jours de passion
Où la boue de la chair serait glorifiée dans la
lumière du Christ.
.../...

Sur le balcon maintenant de vermeil, où l’air est plus limpide
Martin Luther debout dit pasteur au pasteur :
Mon frère n’oublie pas de louer le Christ dans sa
résurrection, et que son nom soit clair chanté !
Et voici qu’en face, dans une maison de passe de
profanation de perdition, oui dans le motel Lorraine
- Ah, Lorraine, ah, Jeanne la blanche, la bleue,
que nos bouches te purifient, pareilles à l’encens qui monte !
Une maison mauvaise de matous de marlous, se tient
debout un homme, et à la main le fusil Remington..../...
  
Image  Balade contée Senghor avec Cie Matulu Image  Balade contée Senghor avec Cie Matulu
 
In my solitude (Duke Ellington) (chant)
In my solitude
You haunt me
With dreadful ease
Of days gone by
.../...

I sit in my chair
And filled with despair
There's no one could be so sad
With gloom everywhere
I sit and I stare
I know that I'll soon go mad ...
Image  Balade contée Senghor avec Cie Matulu
Enfonçons-nous un peu plus profondément dans cette forêt du Sénégal. Suivez-nous.
  
Image  Balade contée Senghor avec Cie Matulu 
Elégie pour la Reine de Saba  Elégies majeures  (extrait)

Je me rappelle ton corps de sourire et de soie aux caresses de ta tendresse
Hâ ! aux abîmes de l’extase, ton corps de velours de fourrure, la toison de ton vallon sombre à l’ombre du tertre sacré.
 
Si elle me sourit, je sens fondre mes neiges au soleil d’avril
M’ouvre son cœur, je tombe droit dedans comme l’aigle sur l’agneau tendre.
   
Tu es mon bois sacré, mon temple tabernacle, tu es mon pont de lianes mon palmier.
  
Ta taille entre mes coudes, je contemple j’ai traversé mon pont de courbes harmonieuses
Je monte cueillir les fruits fabuleux de mon jardin, car tu es mon échelle de Jacob.
 
Image  Balade contée Senghor avec Cie Matulu Image  Balade contée Senghor avec Cie Matulu
   
Image  Balade contée Senghor avec Cie Matulu Image  Balade contée Senghor avec Cie Matulu

Senghor meurt à Verson, dans sa propriété de Normandie, en 2001, à l'âge de 95 ans. Ses funérailles ont lieu à Dakar. Jacques Chirac et Lionel Jospin, respectivement président de la République française et premier ministre de l'époque, ne s'y rendent pas.
Ce manque de reconnaissance suscite une vive polémique, et rappelle le destin des tirailleurs sénégalais. Après avoir contribué à la libération de la France, ils ont dû attendre plus de 40 ans pour avoir le droit de percevoir la même pension que leurs homologues français.

C’est le temps de partir Chants d’Ombre

Notre dernière étape se situe de l'autre côté de l'Atlantique. Suivez-nous.
Image  Balade contée Senghor avec Cie Matulu Image  Balade contée Senghor avec Cie Matulu

Chant pour Jackie Thompson
championne du 100 mètres dames - Poèmes divers (balafon)
 
J'avais élu le stade, loin des marchands,
Je chante les plus forts les plus habiles, je chante les plus beaux.
Je t'avais élue à la première course, la plus courte,
oui, la plus noble.

Pour tes longues jambes d'olive, t'avais élue, ta souplesse cambrée
Proue de pirogue et sillage de cygne noir dans la poussière d'argent.

Peut-être un  souvenir, un  rêve de jadis.
Ah ! j'oubliais ton sourire mutin, si frais d'enfant.
«Elle sera la première, la grande Poullo-là ! »
Tu partais en douceur, dans la ruée de l'ouragan
Et toutes tu les contrôlais sereine, les remontant souriante.

Au cinquante mètres donc tu ouvris ta grâce, tes ailes
Allongèrent la  foulée comme une  liane, une chamelle qui va l'amble
Te  détachèrent net des autres  sur leurs  courtes jambes d'albâtre.
Ou d'ébène, qu'importe ?

Et le stade haleta, debout  
Et tu te jetas sur le  fil  aérien, comme  une amazone du roi
Royale, et de ma gorge ce cri qui jaillit
Triomphal : «Black is beautiful»,  ma généreuse petite Poullo

Car Pulel hokku soko haraani. Ah que n'ai-je la voix  
Dites,  de Siga  Diouf Guignane, qui faisait trembler les Dieux athlètes.
Je te chante Jackie Thompson sur le  versant du jour
Et s'empourpre mon chant sur l'océan bleu Atlantique.
  
 
Image  Balade contée Senghor avec Cie Matulu Image  Balade contée Senghor avec Cie Matulu

Nous voilà maintenant de l'autre côté de l'Atlantique. Le premier voyage diplomatique de Senghor aux États-Unis a lieu à l'occasion d'une mission à l'ONU en 1958. Senghor découvre la métropole par excellence.


A New York Ethiopiques (batterie/chant)
  
New York ! D’abord j’ai été confondu par ta beauté,
ces grandes filles d’or aux jambes longues.
Si timide d’abord devant tes yeux de métal bleu, ton sourire de givre
Si timide. Et l’angoisse au fond des rues à gratte-ciel
Levant des yeux de chouette parmi l’éclipse du soleil.
.../...
New York! je dis New York, laisse affluer le sang noir dans ton sang
Qu’il dérouille tes articulations d’acier, comme une huile de vie
Qu’il donne à tes ponts la courbe des croupes et la souplesse des lianes.
Voici revenir les temps très anciens, l’unité retrouvée la réconciliation du Lion du Taureau et de l’Arbre
L’idée liée à l’acte l’oreille au coeur le signe au sens.
Voilà tes fleuves bruissants de caïmans musqués et de lamantins aux yeux de mirages. Et nul besoin d’inventer les Sirènes.
Mais il suffit d’ouvrir les yeux à l’arc-en-ciel d’Avril
Et les oreilles, surtout les oreilles à Dieu qui d’un rire de saxophone créa le ciel et la terre en six jours.
Et le septième jour, il dormit du grand sommeil nègre.

Summertime (Gershwin) (balafon/chant)
Image  Balade contée Senghor avec Cie Matulu Image  Balade contée Senghor avec Cie Matulu

Florie et David ont été chaleureusement applaudis.

Pour notre plus grand bonheur, ils ont donné vie à la poésie de Léopold Sedar Senghor, qui aimait tant la langue française.
Chapeau bas Madame et Monsieur les artistes !


Senghor
Léopold Sédar Senghor (1906-2001)

Poème à mon frère blanc

Cher frère blanc,
Quand je suis né, j’étais noir,
Quand j’ai grandi, j’étais noir,
Quand je suis au soleil, je suis noir,
Quand je suis malade, je suis noir,
Quand je mourrai, je serai noir.

Tandis que toi, homme blanc,
Quand tu es né, tu étais rose,
Quand tu as grandi, tu étais blanc,
Quand tu vas au soleil, tu es rouge,
Quand tu as froid, tu es bleu,
Quand tu as peur, tu es vert,
Quand tu es malade, tu es jaune,
Quand tu mourras, tu seras gris.

Alors, de nous deux,
Qui est l’homme de couleur ?

Léopold Sédar SENGHOR


Pour aller plus loin :  La Cie Matulu

Lectures musicales Senghor



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