Conférence : L'Abeille Noire
Apis mellifera mellifera est une race très ancienne répandue dans toute l’Europe du Nord, des Pyrénées à l’Oural. Elle a survécu aux glaciations. Il y a un siècle encore, elle était l’abeille commune, la seule abeille domestique en France.
À quoi la reconnaît-on ?
Apparence : trapue
Couleur du corps : Brun foncé, presque noire, avec parfois des taches brunes ou jaunes, mais pas d’anneau abdominal jaune complet comme chez l’abeille italienne.
Abdomen : velu, couvert de poils roux, large et court.
Le premier coup d’œil est insuffisant pour dire si on a affaire à coup sûr à une abeille noire.
Beaucoup d’abeilles solitaires peuvent être confondues avec l’abeille noire.
Pourquoi protéger l’abeille noire ?
L’abeille noire locale est en grand danger de disparition à cause de l’importation massive de reines ou d’essaims de sous-espèces étrangères ou d’hybrides standardisés considérés comme plus productifs.
Pourquoi réintroduire l’abeille noire ?
Le conservatoire protège actuellement les lignées qu’il collecte, il veille à leur multiplication, mais ce n’est pas pour les mettre sous cloche ad vitam æternam. Le conservatoire souhaite que ses adhérents et les apiculteurs intéressés puissent bénéficier de la génétique mise en conservation. L’objectif est une recolonisation progressive du territoire solognot par son abeille locale originelle.
Quelle relation homme-abeille pour le futur ?
Depuis les cueilleurs de miel sauvage du néolithique, le partenariat entre homme et abeille n’a fait que s’intensifier. Jusqu’en 1945, les forêts étaient peuplées d’essaims sauvages vivant dans les arbres creux. Chaque année, ils repeuplaient les ruches des apiculteurs. Aujourd’hui, après 150 ans de domestication intensive, l’abeille n’a plus d’existence à l’état sauvage.
Dans un monde anthropisé à l’excès, Apis mellifera mellifera est fragilisée.
L’abeille noire a besoin de nous.
Lecture de Félixine par l'autrice Marieke Aucante